jeudi 6 avril 2006

1124 - y a-t-il un Juif survivant dans la salle ?

... quarante ans après le témoignage de Marie-Claude Vaillant-Couturier sur les conditions de vie à Auschwitz, le journal "L'Humanité" publiera une nouvelle interview de l'intéressée :

"(...) la jeune femme, communiste et résistante, tombait dans une souricière tendue par les policiers de Vichy (...) Presque tous les hommes pris dans ce coup de filet contre le PCF clandestin ont été fusillés, et toutes les femmes déportées. "Le convoi dans lequel je me trouvais, explique Marie-Claude Vaillant-Couturier, fut le premier convoi de femmes déportées, le seul de non juives emmenées à Auschwitz-Birkenau. Il comptait 230 détenues" (...) Les principales cause de mortalité étaient l’épuisement, la faim, le typhus, la dysenterie, les coups. "Une de mes camarades fut tuée devant mes yeux à coups de gourdin, parce qu’elle ne comprenait pas l’allemand. Cela dit, précise Marie-Claude, tout était pire quand on était juif. La « sélection » à la descente du train. Les mères et les enfants, les personnes âgées, tous ceux qui ne semblaient pas en bonne santé, gazés immédiatement" (1).

Certes mondialement connu et bouleversant, ce témoignage, présenté par l'Accusation française à Nuremberg afin d'illustrer la monstruosité du système concentrationnaire nazi à l'égard des déportés en général, et des déportés juifs en particulier, reste néanmoins celui d'une déportée "atypique", qui en plus de ne pas être juive était encore en vie trois ans après sa "livraison" aux autorités allemandes (!)

Il existait pourtant, au moment où se déroulait le procès de Nuremberg, des rescapés juifs qui auraient sans doute pu apporter un éclairage complémentaire.

L'Accusation ne fit hélas pas appel à eux...

(1) L'Humanité, 25/01/05

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