lundi 3 avril 2006

1121 - le cadavre dans le placard

... grâce à Alfred Seidl, avocat de Rudolf Hess, l'affaire du "protocole secret" du Pacte germano-soviétique d'août 1939, bien que censurée dans sa plaidoirie, est désormais connue du monde entier.

Mais si le monde entier est désormais au courant, le jugement final du Tribunal de Nuremberg - politique oblige - parlera à peine du pacte, et ne fera aucune mention du "protocole secret".

"Cadavre dans le placard du procès", écrira sobrement Léon Poliakov. Mais ce ne sera hélas pas le seul...

Car les Russes ont la rancune tenace, et ne pardonnent pas à Hess de les avoir ainsi traînés dans la boue, fut-ce bien malgré lui et par avocat interposé. Lors des délibérations, le juge soviétique exige la mort de l'ex-secrétaire de Hitler. Pour finir, l'intéressé se voit condamné à la prison à vie pour les deux premiers chefs d'inculpation, alors que, objectivement, il paraît difficile de lui reprocher grand-chose à cet égard.

Pire encore : de tous les condamnés à des peines de prison, y compris à des peines de prison à vie (1), il sera le seul à y rester jusqu'à la fin de ces jours. A demi-aveugle grabataire et mentalement diminué, il se suicidera dans sa cellule le 17 août 1987, à l'âge de 93 ans. Il venait de passer les quarante-six dernières années de sa vie en prison.

Depuis 1966, il était le dernier locataire de Spandau...

(1) également condamnés à vie, Walther Funk sortira de Spandau en 1957 pour raisons de santé, Erich Raeder en 1955...

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