dimanche 2 avril 2006

1120 - la censure du soviétiquement correct

... le 25 juillet 1946, la séance du Tribunal débute avec deux heures de retard.

Les juges doivent en effet examiner au préalable le texte de la plaidoirie finale d'Alfred Seidl, avocat de Rudolf Hess. Un texte qui reprend une nouvelle fois l'affaire du "protocole secret" du pacte germano-soviétique d'août 1939

Lorsque les juges entrent dans la salle, le Président Lawrence annonce que la plaidoirie a été censurée.

Il en faut plus pour décontenancer Seidl qui, devant une salle pleine à craquer, prend alors la parole.

"Je vais omettre, déclare-t-il, les constatations décisives qui suivent parce qu'elles traitent des conséquences du pacte germano-soviétique du 23 août 1939 sur la compétence du tribunal - l'une des puissances siégeant au tribunal peut-elle être juge du crime contre la paix dont
elle a été le complice ? Il appartient au tribunal d'examiner d'office dans quelle mesure il peut se considérer comme compétent à propos de ce pacte secret. Je continue à la page 63" (1)

Dans la salle, l'émotion est à son comble : pour une fois qu'il se passe quelque chose, les journalistes ne vont certes pas s'en priver, qui cherchent par tous les moyens à se procurer un exemplaire complet de cette plaidoirie dont les pages 59 à 62 ont été supprimées...

(1) Wieviorka, page 75

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