samedi 25 mars 2006

1112 - le tribunal s'amuse

... Au Grand-Hôtel de Nuremberg, où il se rendait presque chaque soir, le Français Edgar Faure remarqua que "c'est là que nous recevions les visiteurs qui, par un roulement ininterrompu, venaient depuis les capitales victorieuses faire une brève incursion dans cette enclave consacrée à la Justice et à l'Histoire" [et, sans doute accessoirement, y faire également ample provision de vins et nourriture fine] (...) J'éprouvais quelque surprise à voir le Président de la Cour, M Justice Lawrence, qui semblait surgir d'une illustration de Dickens, lever haut la jambe comme l'impliquait une figure de danse à la mode" (1)

Après avoir initialement pesté contre "ces Français et Britanniques" qui, parce qu'ils étaient "si près de chez eux" avaient décidé de suspendre les travaux et de partir en vacances à partir du 20 décembre 1945, le Procureur général américain, Robert Jackson, décida finalement de les imiter en s'octroyant lui aussi deux semaines de villégiature à travers toute l'Europe, et ce dans le train privé généreusement mis à sa disposition par le général McNarney, gouverneur militaire américain.

Un train privé qui, jusqu'en mai 1945, n'était autre que celui de... Hermann Goering

Plus conventionnel, le juge Biddle passa quant à lui ses vacances à Paris, où il écrivit à sa femme qu'ayant rencontré à l'ambassade de Grande-Bretagne une secrétaire "à la peau et à la poitrine superbes" (sic), celle-ci - sa femme - ferait mieux de le rejoindre rapidement "si elle se souciait de lui" (2)


(1) Wieviorka, page 36
(2) Irving. page 265

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