lundi 13 mars 2006

1100 - Raeder : le gars de la marine

... le nom d'Erich Raeder n'a été ajouté à la liste des "grands criminels" que pour faire plaisir aux Russes, dont il est le seul prisonnier d'envergure.

Officier de carrière - comme Dönitz, dont il est l'aîné de 15 ans - Raeder sert dans la marine impériale allemande lors de la Première Guerre mondiale. Sans être nazi lui-même, Raeder n'en est pas moins supporter de Hitler,... surtout lorsque ce dernier se met en tête de refaire de l'Allemagne une grande puissance navale. Commandant en chef de toute la Kriegsmarine, et promu grand-amiral en 1939, Raeder se heurte régulièrement à Goering - commandant en chef la Luftwaffe - dans l'attribution des crédits militaires.

La flotte de surface allemande se révélant de plus en plus décevante à mesure que la guerre se prolonge, l'étoile de Raeder ne cesse de pâlir, et s'éteint complètement le 31 décembre 1942, après l'échec des croiseurs Admiral Hipper et Lützow contre le convoi JW-51B. Cet échec, qui fait suite à celui de cette même flotte de surface contre le convoi PQ-17 cinq moins auparavant, dans le cadre de l'opération "Rösselsprung" (1), provoque la fureur de Hitler, et la démission de Raeder, remplacé quelques jours plus tard par l'amiral Dönitz.

Reconnu coupable des trois premiers chefs d'inculpation, Raeder est condamné à la prison à vie alors que, curieusement, son successeur n'écope que de dix ans (!) Cette disproportion, et le remous suscité par le "document Nimitz" - dont Raeder bénéficie par ricochet - entraîne néanmoins sa libération anticipée en 1955...

(1) Saviez-vous que... - 588 à 592 : gros succès au niveau des résultats, et de la destruction quasi-complète du convoi PQ-17, l'opération "Rösselsprung" fut en revanche un échec total pour la flotte de surface allemande.

Aucun commentaire: