vendredi 10 mars 2006

1097 - Jodl : l'alter-ego

... Alfred Jodl est l'alter-ego de Keitel, au point qu'on peut même dire des deux qu'ils sont rigoureusement interchangeables.

Tout comme Keitel, il passe la guerre entière en compagnie du Führer à Berlin ou, le plus souvent, à son QG de Rastenburg, en Prusse orientale. Tout comme Keitel, Jodl ne se sent pas responsable des charges qui pèsent sur lui. Il n'a fait qu'obéir aux ordres, dit-il, et sans jamais prendre part personnellement aux crimes dont on l'accuse.

Comme il l'a fait pour Keitel, le Tribunal de Nuremberg refuse néanmoins cet argument :

"Aucune circonstance atténuante ne peut être invoquée en sa faveur. Aucun soldat n'a jamais été tenu de participer à de tels crimes, et Jodl ne peut se justifier de les avoir commis en s'abritant derrière la mystique d'une obéissance militaire aveugle" (1)

Alfred Jodl est donc reconnu coupable des quatre chefs d'accusation, et condamné à mort.

Comme Keitel, il demande à être fusillé. On le lui refuse, tout comme on le refuse à Goering et à Keitel. Alors, comme Keitel, il nettoie sa cellule de fond en comble, et se présente en grand uniforme devant le bourreau.

"Adieu mon Allemagne", s'écrie-t-il avant que la trappe ne s'ouvre sous lui (2)

(1) Wieviorka, page 169
(2) Irving, page 434

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