lundi 27 février 2006

1086 - Kaltenbrunner : le coupable idéal

... après avoir succédé en 1943 à Reinhard Heydrich à la tête de l'Office central de la Sécurité du Reich (RSHA), le sort d'Ernst Kaltenbrunner est scellé, et ses chances d'échapper à la pendaison, nulles.

Impitoyable envers les Juifs, Kaltenbrunner l'est aussi vis-à-vis des prisonniers de guerre alliés, envers lesquels il n'hésite pas à déclarer, en 1944, que "tous les bureaux du S.D. et de la police de sécurité doivent être informés que les pogroms de la population contre les aviateurs terroristes anglais et américains ne doivent pas être contrariés, au contraire, cet état d’esprit hostile doit être encouragé".

Après l'attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler, c'est également lui qui dirige les enquêtes de la Gestapo, et envoie des dizaines d'accusés dans les chambres de torture, puis devant les pelotons d'exécution, s'attirant en retour la reconnaissance du Führer.

"Kaltenbrunner, déclare le Tribunal, avait connaissance des conditions de vie dans les camps de concentration (...) A la fin de la guerre, Kaltenbrunner participa à l'organisation de l'évacuation des internés des camps, et à l'extermination de beaucoup d'entre eux, afin de les soustraire aux armées alliées qui allaient les libérer (...) Le RSHA - pendant la période où Kaltenbrunner le dirigea - fut utilisé pour la réalisation d'un vaste programme de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité (...) Le RSHA joua un rôle capital dans la réalisation de la "Solution définitive" de la question juive, qui n'était autre que l'extermination des Juifs (1)

Et ce n'est pas l'incroyable manoeuvre de faire citer Rudolf Höss - ex-commandant du camp d'Auschwitz - comme témoin à décharge (!) qui peut le sauver de la potence vers laquelle il est conduit, le 16 octobre 1946

(1) Wievorka, page 163

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