lundi 26 septembre 2005

932 - trop tard pour les héros

... dans les années 1930, l'aéronautique italienne était unanimement considérée comme une des meilleures du monde, qui accumulait les records de vitesse, exhibait de superbes machines volantes, et les utilisait avec succès en Éthiopie et en Espagne.

Quelques années plus tard, "Italie" devint synonyme de "plaisanterie", et ce qu'il s'agisse de la valeur de ses fantassins, de ses tanks, de ses navires de guerre ou de ses avions de combat.

Dans le domaine aéronautique, le drame italien fut d'abord d'avoir totalement raté le passage au monoplan, en s'accrochant bien trop longtemps à la croyance selon laquelle la maniabilité de l'avion et la visibilité du pilote primaient sur la puissance du moteur, la vitesse de l'avion, et l'efficacité des armements de bord.

L'autre erreur fut industrielle : si les ingénieurs italiens étaient parfaitement capables de fabriquer de beaux avions, et parfois d'excellents avions, leurs industriels étaient quant à eux incapables de les produire en quantités.

Aboutissement logique d'une longue lignée de biplans italiens, le Fiat CR-42 "Falco" effectua ainsi son premier vol en janvier 1939. Il volait à 430 kms/h, était toujours propulsé par un moteur de 800 CV, et armé de deux ridicules mitrailleuses. Au même moment, Messerschmitt faisait voler pour la première fois la quatrième génération de son "109", armée de trois canons et deux mitrailleuses, qui volait à plus de 560 kms/h grâce à un moteur de plus de 1 100 CV.

Dès les premières heures de la guerre, les Belges, qui en avaient acheté une quarantaine, comprirent l'absurdité d'affronter les monoplans allemands avec pareilles machines. Les Italiens ne le comprirent que quelques semaines plus tard, lorsqu'ils engagèrent leurs biplans à habitacles ouverts contre les "Spitfire" et "Hurricane", qui les effacèrent littéralement du ciel anglais.

Relégués au théâtre méditerranéen, les CR-42 y poursuivirent néanmoins la lutte aussi longtemps que la faiblesse de l'opposition alliée le permit. Motorisé avec un DB-601 de Messerschmitt, l'un d'eux battit même le record du monde de vitesse pour un biplan, en atteignant 520 kms/h. En pure perte...

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