... en aéronautique comme en sport, l'important n'est pas de participer mais de gagner, car la différence entre le premier et le second, entre celui dont chacun se rappellera le nom et celui qui sombrera à jamais dans l'oubli, tient souvent à peu de choses, quand ce n'est pas au simple hasard.
Le Messerschmitt 109 est universellement connu, mais qui a jamais entendu parler du Heinkel 112 et de son dérivé Heinkel 100 ? combien de gens savent que le Heinkel arriva bon second dans l'attribution des contrats pour le nouveau chasseur monoplan de la Luftwaffe ? et même qu'il était plus performant que le Messerschmitt qui allait pourtant devenir célèbre et construit à des milliers d'exemplaires alors que les quelques Heinkel fabriqués seraient quasiment soldés au prix de la ferraille ?
En 1935, c'est en effet le Messerschmitt qui, à la surprise générale, sortit gagnant du concours organisé par le RLM. Officiellement, parce qu'il était plus facile à construire en masse que le Heinkel. Officieusement, parce que Willy Messerschmitt avait l'oreille du Führer.
Seule une trentaine de Heinkel 113 furent construits, puis cédés ou vendus à vil prix au Japon, en Roumanie et en Espagne.
Ulcéré par la décision du RLM, Ernst Heinkel n'en décida pas moins de créer un nouvel intercepteur - le Heinkel 100 - très amélioré par rapport au précédent et qui, en mars 1939, pulvérisa le record du monde de vitesse, avec 746 kms/h.
Cela ne fut pourtant pas suffisant pour convaincre le RLM de revenir sur sa décision, ni pour l'inciter à commander davantage que la vingtaine de prototypes prévus, lesquels finirent eux aussi, sans gloire, leur carrière à l'étranger
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