... l'épidémie de choléra qui s'est emparée du chantier du chemin de fer de Birmanie entretient une psychose de la maladie que les Japonais soignent à leur manière,... très particulière.
Convoqué d'urgence par le commandant d'un camp situé au bord de la Kwaï, Gerrit Bras, jeune médecin hollandais et prisonnier de guerre témoigne :
"C'est en arrivant à la nuit que j'ai compris pourquoi j'avais été convoqué. Plusieurs jours auparavant, les Japonais avaient cru diagnostiquer un cas de choléra. Le prisonnier avait d'abord été isolé dans la forêt sous une petite tente. Son état ne s'améliorant pas, ils avaient décidé de l'abattre et de brûler son corps. (...) Cette nuit-là, trois ou quatre prisonniers malades m'ont fait appeler. Persuadés d'être atteints du même mal, ils avaient terriblement peur de subir le sort de leur camarade. (...) Non, ils n'avaient pas le choléra. (...) Le camp a enfin trouvé le sommeil. (...) il pleuvait à verse et je pensais à ce pauvre type qui était mort pour rien. J'étais persuadé qu'il n'avait pas contracté le choléra, sinon tous les prisonniers l'auraient attrapé"
Dans le nord de la Thaïlande, un autre prisonnier assista pour sa part à une réalité bien différente
"(...) un camp de coolies transformé en véritable cimetière de corps à moitié ensevelis. Je suis allé de paillote en paillote. Il n'y avait pas âme qui vive mais des morts partout, dedans, dehors. Le camp était envahi de mouches et dégageait une odeur épouvantable. Le choléra. C'est le choléra qui les avait tous tués"
1 commentaire:
Ronald Searle est un peu oublié de nos jours mais après l'épisode de la captivité en Birmanie, il devint un caricaturiste et dessinateur très connu au style assez étonnant, tout en fioritures. C'est aussi lui qui a commis une BD (adaptée en films) sur un pensionnat de jeunes filles britanniques totalement déjanté (les chroniques de Saint trinian) très connues dans le monde anglosaxon, un peu moins chez nous.
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