... le missile anti-aérien est stupide. Il ne sait faire la différence entre un bombardier et un avion commercial, et est incapable de rentrer à sa base après chaque mission, réussie ou non.
Cette simple évidence n'empêcha pourtant pas les technocrates de tous les pays occidentaux de réclamer, dès le début des années 1950, le remplacement des bombardiers stratégiques par des missiles intercontinentaux comme les Polaris, et celui des chasseurs par des missiles anti-aériens comme les Nike-Hercules
La publication, un peu partout dans le monde, de "Livre blanc" sur la Défense entraîna des révisions déchirantes en matière de programmes d'armements, forçant d'excellents avions comme l'Avro "Arrow" ou le BAC TSR-2 à rejoindre le parc à ferrailles sitôt leurs premiers vols, et d'autres à ne jamais sortir des planches à dessins.
Pour autant, en dépit de tous les espoirs placés en eux, les gros missiles anti-aériens tirés depuis le sol ne s'avérèrent pas plus infaillibles que leurs petits frères directement embarqués à bord des avions de combat. C'est ainsi que les SAM russes utilisés au Vietnam connurent de nombreuses défaillances techniques, et furent encore plus souvent leurrés par les systèmes de contre-mesures électroniques embarqués à bord des bombardiers américains.
Au total, une quinzaine de B52 furent abattus par les missiles nord-vietnamiens, un chiffre dérisoire si on le rapporte aux 120 000 missions de guerre qu'ils effectuèrent au dessus du Vietnam, ou aux soixante B17 abattus par la chasse et la DCA allemandes lors du seul raid sur Schweinfurth, le 14 octobre 1943 (!)
Aux Falklands (1982), lors de la première Guerre du Golfe (1991) ou de la seconde (2003), on vit également, et à de multiples reprises, des missiles de tout type rater leur cible ou, pire encore, en détruire une qui n'était pas du tout celle visée, en sorte qu'aujourd'hui encore, nul ne peut prédire quand le missile aura définitivement supplanté l'avion, et l'ordinateur remplacé l'Homme...
1 commentaire:
Pour juger de l'efficacité, il ne faut pas s'arrêter au nombre d'avions abattus...
Il faut tenir compte des nuisances engendrées dans les missions: missions abandonnées avant la cible, état d'esprits des pilotes,...
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