mercredi 16 mars 2005

738 - le chaudron infernal

... si le feu constitue la manière la plus efficace et la plus économique de détruire une ville comme Coventry, encore faut-il réussir à le faire démarrer, puis à l'entretenir.

Un bombardement incendiaire s'avère en effet inefficace si les pompiers, voire les habitants eux-mêmes, parviennent à circonscrire les foyers d'incendie avant qu'ils ne se développent, ne se propagent, ne se rejoignent, et ne deviennent finalement incontrôlables.

A l'intérieur de la ville, les pompiers se sont entraînés aux effets des bombardements. La défense passive a distribué des centaines de tonnes de sable, qu'on a répandu sur le plancher de tous les greniers, afin de freiner la propagation des flammes par les toits et les soupentes. Les rideaux ont disparu des fenêtres. Dans la mesure du possible, on a installé des parois ou des portes coupe-feu, écarté le mobilier des murs, et dit adieu à tous les articles facilement inflammables.

Les habitants eux-mêmes se sont préparés au pire, et gardent en permanence leurs seaux et baignoires remplis d'eau, afin de pouvoir étouffer tout début d'incendie.

Pour l'attaquant-pyromane, le but consiste évidemment à déjouer les moyens de défense mis en place par l'attaqué-pompier. Un bombardement incendiaire est donc immédiatement précédé d'un bombardement conventionnel qui, en abattant les maisons, les murs et les portes, mais aussi en détruisant les canalisations d'eau et en projetant des débris dans toutes les directions, facilitera la progression des flammes, et gênera l'intervention des pompiers.

Pour la gêner davantage, on bombarde pendant des heures, et on lance des bombes à retardement, ce qui force les pompiers à se terrer eux-mêmes dans leurs propres abris, et laisse aux flammes le temps de gagner en importance.

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