... "Le sort de l'Empire dépend de cette bataille. Chacun doit faire le maximum", avait déclaré l'amiral Toyoda à son subalterne, Jisaburo Ozawa, à la veille de la bataille des Mariannes.Mais en juin 1944, même le maximum ne suffisait plus pour sauver de la mort les jeunes pilotes japonais inexpérimentés, combattant dans des avions dont la légèreté - autrefois avantageuse - était devenue un handicap insurmontable face à des appareils américains non seulement plus lourds et mieux armés, mais aussi plus puissants et plus fortement blindés.
De fait, les 19 et 20 juin, l'affrontement a rapidement tourné à la débâcle pure et simple. Lors de ce que les Américains appelleront par dérision "le tir au pigeons des Mariannes", la quasi-totalité des quelques 500 avions japonais est anéantie par l'aéronavale des États-Unis.
L'audace américaine a payé : décollant en fin d'après-midi, et à l'extrême limite de leur rayon d'action, les pilotes américains sont parvenus à couler le porte-avions Hijo, et à gravement endommager le Chiyoda. Leur retour, effectué de nuit, ne s'est hélas pas fait sans mal : plus de 200 aviateurs sont tombés en panne sèche au dessus de l'océan (une cinquantaine ne seront jamais retrouvés). D'autres se sont posés - ou crashés - en catastrophe sur le premier pont d'envol qu'ils apercevaient. Sur les portes-avions américains, on a même dû pousser à l'eau tous les avions endommagés - même légèrement - afin de faire de la place aux appareils en approche.
Le coup d'éclat des sous-marins Albacore et Cavalla, qui sont parvenus à envoyer par le fond les portes-avions Shokaku et Taiho, a même fait de cette victoire un authentique triomphe.
Jamais la marine impériale japonaise ne se relèvera de ce désastre qui lui a non seulement coûté trois portes-avions, mais aussi l'essentiel de son aviation embarquée et de ses pilotes.
De fait, quand ils repartiront au combat à Leyte, en octobre, plusieurs des portes-avions survivants le feront... sans aucun avion à leur bord.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire