
De petites dimensions, généralement extrapolés à partir de cargos sur lesquels on avait hâtivement bricolé un étroit pont d'envol, ils ne pouvaient mettre en oeuvre qu'une poignée de minuscules biplans de toile et de bois, bien incapables d'occasionner quelque dommage que ce soit aux gigantesques cuirassés qui constituaient à l'époque l'orgueil et la force des grandes puissances.
Mais en réduisant le nombre de cuirassés existants, et en interdisant toute nouvelle construction avant dix ans, le Traité vouait également à la destruction un certain nombre de grandes coques, commandées durant la guerre mais non terminées. Coques qui auraient dû devenir cuirassés ou croiseurs de bataille.
Plutôt que de les envoyer bêtement à la ferraille, pourquoi, se dirent les ingénieurs, ne pas tenter de les transformer en cette nouvelle sorte de navires de guerre - les porte-avions - auxquels certains prédisaient un bel avenir ?
De l'idée à la réalisation, il n'y avait qu'un pas que franchirent rapidement la France (avec le Béarn), l'Angleterre (avec les Courageous et Glorious), le Japon (avec le Kaga et l'Akagi) et les États-Unis (avec les Lexington et Saratoga).
Même si certaines de ces transformations s'avérèrent finalement fort peu satisfaisantes (à l'image du Béarn français), elles firent pourtant entrer d'un seul coup les portes-avions dans l'âge adulte, multipliant leurs dimensions par trois ou quatre, et leur permettant ainsi d'emporter et de mettre en oeuvre un plus grand nombre d'avions plus grands et beaucoup plus lourds... donc susceptibles d'emporter les puissantes bombes et torpilles qui pousseraient bientôt les cuirassés vers une retraite sans gloire...
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