jeudi 28 octobre 2004

599 - la tragédie du Gustloff

... en cette soirée du 30 janvier 1945, le sous-marin russe S13, commandé par Alexander Marinesko, aperçoit un grand paquebot sur sa route.

C'est le Wilhelm Gustloff, qui a appareillé le matin-même de Gotenhafen - aujourd'hui Gnydia, Pologne - à destination de Hambourg, avec à son bord plus de 10 000 réfugiés fuyant l'avancée russe.

Très vite, Marinesko fait charger les quatre tubes lance-torpilles. Comme c'est la coutume en temps de guerre, celles-ci ont été décorées de slogans vengeurs ou patriotiques. Ainsi, l'une d'elle est ornée d'un "Pour la Mère patrie", une autre d'un "Pour le Peuple soviétique". La troisième s'appelle "Pour Leningrad"

La quatrième torpille fait long feu, et doit être retirée du tube puis désamorcée en catastrophe. Elle s'intitule tout simplement "Pour Staline".

Tout un symbole.

Les trois torpilles restantes s'en vont exploser contre les flanc babord du grand paquebot allemand. La première pulvérise le compartiment de l'équipage à l'avant. La seconde détonne juste en dessous de la piscine où des dizaines d'auxiliaires féminines de l'armée ont trouvé refuge, projetant des morceaux de corps humain dans toutes les directions. La troisième explose dans la salle des machines, plongeant instantanément le bâtiment dans le noir.

Dans ce navire surchargé, le carnage est bientôt épouvantable. Des dizaines de femmes et d'enfants ont déjà été déchiquetés. Des milliers d'autres, dont la quasi totalité des quelques 4000 bébés et enfants en bas âge qui ont pris place à bord, sont piétinés à mort par les adultes - parfois leurs propres parents - qui s'efforcent de grimper vers les ponts supérieurs.

"À travers les vitres blindées, je ne pouvais les entendre crier. Mais les gens étaient serrés comme des sardines et le pont inférieur était déjà à moitié couvert d'eau. Et j'ai vu des éclairs; des coups de feu. Les officiers tuaient leur propre famille"...

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