vendredi 22 octobre 2004

593 - le drame du Scharnhorst












... même s'il se termina par une incontestable victoire allemande, le massacre du PQ17 avait clairement mis en évidence l'inefficacité des dernières grandes unités de la Kriegsmarine qui, non contentes d'être largement surarmées pour s'en prendre à de simples cargos, restaient bien trop vulnérables aux attaques des navires de surface alliés.

Ce constat sans appel incita Hitler a réclamer le ferraillage des cuirassés et croiseurs, et l'utilisation de leur acier pour fabriquer des tanks. Et comme il fallait un responsable, l'amiral Raeder fut contraint de donner sa démission. Son successeur, l'amiral Doenitz, ne jurait que par la flotte sous-marine, dont il était commandant en chef depuis des années. Mais il parvint néanmoins à arracher à Hitler un sursis pour la flotte de surface.

Dans le grand Nord, la Kriegsmarine continua donc de jouer son rôle de "menace potentielle", sortant rarement de ses fjords, et laissant aux avions et aux sous-marins le soin de s'en prendre aux convois qui, au grand désespoir de Hitler, reprirent bientôt la mer et la route de l'Union soviétique. La guerre se poursuivit dès lors dans cette région désolée du monde, dans les conditions inhumaines décrites par Alistair MacLean dans son roman "HMS Ulysses", avec ces marins exposés en permanence aux embruns et au froid glacial, n'ayant que quelques secondes d'espérance de vie s'ils tombaient dans les eaux arctiques.

Interrompus jusqu'en septembre, les convois avaient repris de plus belle avec le PQ18 qui, en dépit d'un porte-avions cette fois directement incorporé à l'escorte, perdit quand même 12 navires sur 39.

Conçu contre le Tirpitz, le piège de l'amirauté britannique ne se referma jamais sur le grand cuirassé allemand, mais plutôt sur le plus modeste croiseur de bataille Scharnhorst.

Surpris en mer le 26 décembre 1943 alors qu'il s'apprêtait à fondre sur le convoi JW55B, le Scharnhorst fut attaqué par un cuirassé, quatre croiseurs et huit torpilleurs britanniques. Atteint par un véritable déluge d'obus et de torpilles, il se battit jusqu'au bout et sombra d'un coup par l'avant, comme son homologue de la Première Guerre mondiale.

Sur les quelques 2 000 officiers et marins de l'équipage, les Britanniques ne recueillirent que 36 survivants...

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