mardi 8 juin 2004

457 - "la Paix pour notre génération"

... le 30 septembre 1938, à Münich, la France et la Grande-Bretagne avaient à nouveau capitulé devant le diktat hitlérien, lui concédant le
territoire germanophone des Sudètes, rattaché à la Tchécoslovaquie par le Traité de Versailles de 1919.

Dès le lendemain, les troupes allemandes pénétrèrent dans la région,
follement acclamées par plus de trois millions de germanophones
enthousiastes.

Hitler avait encore gagné son pari : désireux de "sauver la Paix pour notre génération", la France et la Grande-Bretagne avaient dénoncé le Traité de Locarno de 1925, et contraint leur allié tchécoslovaque - qui du reste n'avait même pas été convié à la conférence ! - à se défaire de toute portion de son territoire national comptant au moins 50% de germanophones.

Pour sauver les apparences, Edouard Daladier et Neville Chamberlain avaient imposé une clause additionnelle à leurs accords avec Hitler : celle de garantir les nouvelles frontières de la Tchécoslovaquie contre toute agression.

Hitler avait acquiescé, et promis de limiter aux seules Sudètes son
expansion territoriale en Tchécoslovaquie.

Rentré à Paris, Edouard Daladier s'attendait à se faire copieusement conspuer pour ce reniement qui s'apparentait fort à une capitulation en rase campagne.

Ce fut tout le contraire : tout au long du parcours de la limousine
officielle, le Président du Conseil fut frénétiquement applaudi par des dizaines de milliers de pacifistes, soulagés de ne pas devoir "mourir pour Prague".

"Ah les cons !", s'exclama sobrement Daladier, sans illusion sur la suite des événements.

A Londres, l'accueil réservé au Premier ministre Neville Chamberlain fut tout aussi enthousiaste. "Voici le document qui garantit la Paix pour notre génération !", déclara-t-il à la foule, en brandissant fièrement le document signé par Adolf Hitler

"Vous avez voulu la Paix dans l'Honneur, vous aurez la guerre et le
déshonneur"
, rétorqua pour sa part l'éternel trublion de la politique
britannique. Un homme qui, quelques mois plus tard, symbolisera à lui tout seul la pugnacité britannique.

Il s'appelait Winston Churchill...

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