jeudi 20 mai 2004

438 - l'épouse au foyer

... à l'exception de Magda Goebbels et - quoi que dans un registre moins politique - des Leni Riefenstahl ou autres Hannah Reich, la quasi-totalité des femmes allemandes furent reléguées dans leurs foyers dès l'arrivée au Pouvoir du parti nazi qui, en tant que champion des vertus familiales et "traditionnelles", ne pouvait se permettre de les voir se précipiter au combat, comme le faisaient pourtant nombre de leurs consoeurs en Union soviétique.

L'Art nazi lui-même se mit au service de cette idéologie, véhiculant partout l'image de l'épouse fidèle et de la mère exemplaire, attendant stoïquement le retour du conjoint, parti aux champs ou à la bataille

Les peintures d'Adolf Wissel, de Paul Padua ou les affiches de propagande
ne laissent à cet égard planer aucun doute sur les véritables intentions du régime.

Et de fait, tout au long de son règne, Adolf Hitler, qui contraignait sa maîtresse Eva Braun à regagner sa chambre en cas de réception officielle, manifestera les plus grandes réticences à l'idée de faire sortir les Allemandes de leurs foyers.

Pour pallier la pénurie de main d'oeuvre dans l'industrie d'armements - la majorité des hommes valides ayant été envoyés au Front - le Troisième Reich préférera recruter à l'étranger, ou enrôler de force des prisonniers et des déportés, plutôt que de recourir massivement à la main d'oeuvre féminine pourtant disponible, et ce alors-même que l'ennemi juré - l'Union soviétique - ne se prive pas pour sa part d'embaucher des légions d'ouvrières.

A de rares exceptions-près, comme Hannah Reich, jamais on ne verra, si ce n'est dans les toutes dernières heures du régime, des Allemandes transformées en femmes-soldats, pilotant des avions de combat, ou combattant sur le Front, alors que l'Union soviétique, là encore, y ecourra abondamment, y compris dans sa propre propagande.

Au handicap de combattre sur deux fronts en même temps, au déficit démographique criant entre l'Allemagne nazie et les Alliés, le Troisième Reich y ajoutera, de sa propre volonté, la très faible mobilisation des femmes qui, sans même le savoir, contribueront ainsi à hâter sa chute...

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