... Au Japon, aujourd'hui encore, rien n'est fait pour inciter le citoyen japonais à reconnaître une quelconque responsabilité de son pays dans la Seconde Guerre mondiale.Et le Premier ministre nippon peut se rendre chaque année au sanctuaire de Yasukuni, où sont honorés de nombreux criminels de guerre nippons, sans susciter de véritable polémique, alors qu'une démarche semblable, de la part d'un Chancelier allemand, se traduirait immanquablement par une levée de boucliers, y compris dans son propre pays.
De même, un historien japonais comme Saburo Ienaga, a dû consacrer sa vie entière à lutter contre le négationnisme des manuels d'histoire avant de susciter un début d'intérêt dans la société japonaise.
Son premier procès, intenté contre la censure de l'État sur les manuels scolaires, datait pourtant de 1965. Vingt ans plus tard, il en était encore réduit à assigner le Ministère de l'Éducation en Justice parce que ce dernier avait exigé la suppression d'un passage consacré à la célèbre "Unité 731", qui mena en Chine des expériences de guerre bactériologique sur des cobayes humains, et notamment sur des prisonniers de guerre occidentaux.
De recours en recours et après huit jugements successifs, dont deux de la Cour suprême, il fallut pas moins de trente-deux ans à Saburo Ienaga pour obtenir partiellement gain de cause : en août 1997, la Cour suprême du Japon condamna finalement le ministère de l'Éducation à indemniser le plaignant, en faisant valoir que les faits sur l'unité 731 étaient "établis".
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