mercredi 24 décembre 2003

289 - l'orgie berlinoise

... le 23 avril 1945, dans le bunker de la gare d'Anhalter, un des plus vastes abris de Berlin, 12 000 personnes - en majorité des civils - s'entassaient dans un espace de 3 600 mètres carrés sans installations sanitaires.

Il y avait bien, à l'extrémité de la gare, une pompe à eau qui fonctionnait encore,... mais celle-ci se trouvait placée sous le feu direct de l'artillerie soviétique.

Néanmoins, les jeunes femmes se trouvant près de l'issue de l'abri tentaient souvent leur chance, ne serait-ce que pour échapper l'espace de quelques secondes à l'intolérable promiscuité du bunker, qui fit dire à l'une d'entre elle qu'elle avait passé six jours sans bouger, sur la même marche d'escalier.

Celles qui réussissaient à s'en sortir indemnes échangeaient souvent le contenu de leur seau contre un peu de nourriture, leur permettant de tenir quelques heures de plus.

Mais la plupart de celles qui tentèrent l'aventure furent tuées dans cet étrange jeu de "Survivor" avant la lettre.

Dans l'enfer qu'était devenu Berlin, il semblait que toute morale avait définitivement disparu, tandis que l'omniprésence de la mort exacerbait le besoin de s'accoupler.

Au désir éperdu des très jeunes miliciens de perdre leur virginité avant de perdre la vie répondait celui des jeunes-filles, et même des femmes plus mûres, de se donner volontairement à n'importe quel Allemand de passage plutôt que d'être violées par la soldatesque russe, l'un n'évitant hélas pas toujours l'autre.

Dans les bâtiments de la Grossdeutscher Rundfunk, où les deux tiers du personnel était composé de jeunes filles dont certaines avaient à peine 18 ans, l'on vit ainsi "un véritable climat de désintégration" "l'on pouvait trouver des couples s'ébattant jusque dans les salles où étaient stockées les archives sonores. Les mêmes phénomènes étaient observés dans les caves et les abris peu éclairés"

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