... si la mort de Franklin Delano Roosevelt, le 12 avril 1945, fut accueillie avec allégresse à Berlin, elle provoqua en revanche la consternation à Washington, où l'administration, qui lui était entièrement dévouée depuis 1933, ne savait plus quoi faire de cette guerre qu'elle était sur le point de gagner en Europe, de cette guerre qui était d'abord et avant tout celle de son Président.
Sur le papier, tout était pourtant fort simple : le Vice-président Harry Truman n'ayant en quelque sorte qu'à chausser les bottes du mort.
Le problème était que Harry Truman, dans la meilleure tradition américaine des vice-présidents juste élus pour inaugurer les crysanthèmes, avait été tenu fort éloigné de la conduite de la guerre, n'ayant rencontré Roosevelt qu'une demi-douzaine de fois, et ignorant tout des faiblesses et atouts de son prédécesseur, comme de ses projets pour l'après-guerre.
Truman devait maintenant tout apprendre sur le tas, et notamment l'existence des recherches américaines sur la bombe atomique, et la manière pour le moins étrange dont fonctionnaient ses Alliés, au premier rang desquels figurait alors l'Union soviétique et son Petit Père des peuples, le camarade Joseph Staline.
En attendant cela, et sa prestation de serment comme Président, il s'ensuivit une période de flottement, qui ne fut pas sans conséquence sur la décision d'Eisenhower de convoquer le général Bradley, puis sur celle de Bradley de convoquer le général Simpson, dont les blindés traversaient à présent l'Elbe en flots continus et se préparaient à monter à l'assaut de Berlin, distante de moins de 100 kilomètres.
Le 15 avril 1945, Simpson fut reçu à Wiesbaden par Bradley, qui lui annonça tout de go que la Neuvième armée devait s'arrêter sur l'Elbe et ne pas avancer plus loin en direction de la capitale du Reich
"Qui diable vous a dit cela ?", demanda Simpson
"Ike !", répondit Bradley
Totalement écoeuré, Simpson regagna son quartier général, se demandant ce qu'il allait pouvoir dire à ses officiers et à ses hommes...
Le Destin de dizaines de milliers d'Allemands, et avec lui celui d'une bonne partie de l'Europe, venait de basculer
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