lundi 17 novembre 2003

253 - terre brûlée

... le 19 mars 1945, Hitler reprit à son compte la logique russe de la "terre brûlée".

Le matin même, Albert Speer, ministre de l'armement, avait tenté en vain de le persuader de ne pas ordonner la destruction des ponts et autres infrastructures vitales, attendu que cette destruction "éliminerait toute possibilité de survie ultérieure du peuple allemand".

"Si la guerre est perdue, lui rétorqua Hitler, le peuple lui aussi sera perdu et il n'est pas nécessaire de se préoccuper de ses moyens de survie élémentaires. Au contraire, il est mieux pour nous de les détruire. Car la nation s'est montrée faible et l'avenir appartient entièrement au vigoureux peuple de l'Est. Il ne restera, en tout cas, après la bataille, que les incapables, car les bons seront morts"

Après cette entrevue, Speer se rendit dans la Ruhr, pour s'efforcer de convaincre le maréchal Model de ne pas détruire tout le système ferroviaire allemand. C'est là qu'il reçut, le 20 mars 1945, les ordres personnels du Führer quant à l'avenir de l'Allemagne : tous les moyens de communication, tous les moyens de transport, toutes les installations industrielles devaient être détruites immédiatement sur l'ensemble du territoire allemand (!)

Speer lui-même était relevé de ses fonctions et tous les ordres de préservation qu'il avait donné jusque là, annulés sur-le-champ...

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