jeudi 30 octobre 2003

234 - l'appétit vient en mangeant

... A Potsdam, le 17 juillet 1945, bien que venant juste d'apprendre le succès du premier test atomique à Alamagordo (Nouveau Mexique), le Président Harry Trumann n'en restait pas moins dubitatif quant à l'efficacité de cette nouvelle arme, qui n'existait alors qu'à deux exemplaires, qu'il allait falloir transporter à proximité immédiate du Japon, en pleine zone de guerre, avant de les larguer sur des villes nippones, en espérant qu'elles mettraient fin à la guerre.

Pire encore, en avril, les pertes américaines enregistrées à Okinawa (plus de 12 000 morts et 30 000 blessés), qui faisaient suite à une interminable litanie de reconquêtes sanglantes dans le Pacifique, avaient dépassé le seuil du tolérable pour un Président américain.

Face à l'État-major de McArthur qui prévoyait des débarquements massifs au Japon au début de 1946 et la mort de centaines de milliers de soldats américains, face à l'incertitude d'une arme nouvelle jamais testée en combat réel, Harry Trumann jugea préférable de rappeler à Staline la promesse qu'il avait contractée à Yalta (février 1945), de déclarer la guerre au Japon dans les trois mois suivants la capitulation allemande (8 mai 1945)

Le Petit Père des Peuples qui, à la différence du Président américain, connaissait dès 1942 l'existence des travaux américains sur la bombe atomique, se fit un plaisir d'acquiescer, et un plaisir plus grand encore de déclarer la guerre au Japon le 08 août (deux jours après Hiroshima) et de partir à la Conquête de la Mandchourie le lendemain,... soit le jour-même où la seconde bombe atomique explosait sur Nagasaki (!)

Pour un coût minime, Joseph Staline, qui s'était jusque là abstenu de tout conflit avec le Japon, s'empara ainsi de la Mandchourie, de la Corée du Nord, des îles Sakhaline et Kouriles, tout en assurant l'influence de Moscou en Chine et dans tout le Sud-Est asiatique.

Les guerres de Chine, de Corée, du Vietnam éclateraient bientôt

Aucun commentaire: