... face à la Ligne Maginot, les ingénieurs allemands se trouvèrent confrontés à l'éternel problème de la cuirasse et de l'obus.
Pour détruire une fortification de ce genre, l’approche la plus conventionnelle consistait évidemment à utiliser un projectile plus gros que ce contre quoi elle avait été conçue.
Mais mettre au point et produire des canons deux fois plus gros que tout ce que l’on avait connu jusque là promettait d'être une entreprise considérable. Conserver une relative mobilité à ces armes afin qu'elles puissent s'inscrire dans une guerre de mouvements risquait de l'être encore bien davantage.
Et de fait, les programmes de l'obusier Karl et du canon Dora accusèrent bientôt de tels retards que la guerre éclata avant qu’ils soient achevés,... et se termina sans qu'ils y jouent un grand rôle et justifient les espoirs de leurs supporters.
Une seconde approche, qui n’avait plus rien de conventionnelle, fut pourtant développée par la société Röchling. Elle consistait à conserver un obus dont le calibre et le poids seraient volontairement maintenus dans les limites du raisonnable, et que l’on pourrait donc tirer au moyen d’un canon ordinaire (mais nécessitant tout de même un 210mm sur voie ferrée).
La forme du projectile était par contre totalement inédite. Il s'agissait pour l’essentiel une longue torpille de 2,50 mètres à l’avant effilé et renforcé, muni de petites ailettes se déployant dès la sortie du tube afin de stabiliser la trajectoire. L'objectif n'était plus ici de créer un effet d’écrasement, mais bien de concentrer le maximum d’énergie sur la plus petite surface possible afin de la pénétrer comme un poignard.
Là encore, le développement prit pourtant du retard, et les essais ne purent avoir lieu qu’en 1942,... bien après le contournement de la Ligne Maginot. Les résultats dépassaient les plus folles espérances. L'obus de 210mm était en effet capable de traverser plus de 4 mètres (!) de béton renforcé avant d’exploser. Bien que complexe, le maniement était incomparablement plus aisé qu’avec les projectiles de 800mm du canon Dora. L’armée allemande disposait donc enfin de l’engin idéal pour détruire les fortifications. L’ennui c’est qu’en 1942 il n’y avait plus de fortifications ennemies à détruire !
Et comme Hitler craignait que les Alliés puissent mettre la main sur un lot de ces «obus très spéciaux», les copient et aient ensuite la funeste idée de les utiliser contre les fortifications allemandes de la ligne Siegfried, il édicta des consignes très strictes quant à l’utilisation éventuelle des obus Röchling.
Des consignes tellement strictes que plus personne n’osa demander au Führer la permission de les employer. Bien que préfigurant les actuels bombes et missiles "bunker-busters", le stock d'obus Röchling resta intact, et inutilisé, jusqu’à la fin de la guerre...
1 commentaire:
Le Rochlong n'a pas été le seul obus-miracle (croyaient-ils) , les allemands ont aussi utilisé (sauf erreur sur le mammouthesque canon Dora) un obus équipé d'une fusée d'appoint pour augmenter la vitesse et la portée, exactement comme dans le livre de jules verne "de la terre à la lune" ou l'obus - véhicule spatial est équipé de rétro-fusées pour se poser en douceur mais que l'équipage utilise autrement pour se dégager de l'orbite lunaire et rentrer sur terre(autour de la lune)
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