... prévoyant une guerre en Europe, la Banque Nationale de Belgique avait pris la précaution d'envoyer aux États-Unis la moitié de ses réserves en or.
L'autre moitié (environ 210 tonnes) fut ensuite confiée à la Banque de France, qui réussit à l'évacuer en Afrique du Nord lors de la débâcle de mai-juin 1940.
Hélas, après de multiples péripéties, cet or tomba aux mains d'Hitler, lequel, après l'avoir refondu, s'empressa de le transformer en or "allemand" afin de l'échanger en Suisse contre 1 milliard de beaux francs suisses, qui lui permirent de continuer à acheter sur les marchés internationaux les fournitures indispensables à la poursuite de son effort de guerre.
A la Libération, la Banque Nationale de Belgique était donc orpheline de la moitié de ses réserves en or.
Heureusement, certains fonctionnaires belges, plus zélés que de coutume, avaient réussi à sauvegarder tous les reçus et documents attestant la prise en charge de l'or belge par la France, et donc sa propre responsabilité.
Persuadé qu'il parviendrait, grâce à l'appui de ses alliés américains et britanniques, à récupérer en Suisse l'or volé par l'Allemagne dans les banques centrales de 11 pays de l'Europe occupée (!), le gouvernement du général De Gaulle accepta, en octobre 1944, d'indemniser directement la Belgique, et lui livra donc 210 tonnes d'or provenant des réserves de la Banque de France.
Après quoi, en mars 1946, bien décidée à récupérer ce qui était devenu "son" or, la délégation française prit le chemin de Washington, où les Suisses avaient été convoqués pour passer à la caisse...
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