... en mars 1946, la délégation suisse, avec à sa tête le ministre Walter Stucki, fut convoquée à Washington pour y rendre des comptes.
Pour les Alliés, et en particulier pour la France (qui avait imprudemment indemnisé la Belgique pour les 210 tonnes d'or belge volé par l'Allemagne et revendu en Suisse), l'affaire ne devait être qu'une simple formalité, tant le recel et le blanchiment de biens volés paraissaient évidents.
Bien entendu, la délégation suisse ne l'entendait pas de cette oreille. Niant la matérialité des faits, invoquant la sacro-sainte neutralité qui la contraignait à commercer avec tout le monde, minimisant par ici, contestant par là, les Suisses combattirent avec acharnement les 18 puissances venues leur réclamer indemnisations et restitution de l'or volé.
Contre toute attente, ce fut le nain helvétique qui triompha du géant coalisé. De guerre lasse, après 68 jours de discussions éreintantes, celui-ci accepta finalement un compromis : la Suisse payerait aux Alliés, et "pour solde de tout compte", une somme forfaitaire, présentée comme "contribution volontaire à la reconstruction de l'Europe".
Le montant de cette "contribution" fut fixé à 250 millions de francs suisses.
Le seul or belge, abrité dans les coffre-forts de Berne, valait un milliard de francs suisses.
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