... de 1933 à 1939, l'Allemagne fut confrontée à un problème de plus en plus insurmontable : trouver de l'argent pour financer son gigantesque programme de réarmement, qui procurait certes du travail à beaucoup de monde mais accaparait 52% des dépenses publiques.
Les lettres de change Mefo n'étant finalement que du papier, et les fournisseurs étrangers exigeant d'être payés en devises fortes plutôt qu'en Reichsmark, d'aucuns eurent l'idée de recourir au troc et, par exemple, d'échanger du pétrole russe contre des fournitures militaires "made in Germany".
Lancé en 1939, et tout point semblable au Prinz Eugen, le croiseur lourd Lützow (à ne pas confondre avec le cuirassé de poche du même nom) fut ainsi cédé en 1940 à l'URSS où, rebaptisé Petropavlovsk, il servit contre l'armée allemande quelques mois plus tard...
On pouvait également recourir au vol, et en particulier "aryaniser" à vil prix - mais toujours en Reichsmark - les commerces et entreprises appartenant aux juifs allemands. Comme il fallait malgré tout conserver une apparence de légalité à la chose, les propriétaires juifs évincés furent vivement encouragés à émigrer, ce qu'ils ne pouvaient faire légalement qu'en s'acquittant d'un "impôt de départ"... correspondant plus ou moins à l'indemnisation qu'ils avaient obtenue et qui, de toute manière, ne leur aurait servi à rien à l'étranger, où le Reichsmark était sans valeur (!)
Par parenthèse, cette recette de "l'émigré-forcé-mais-payeur" fut encore appliquée bien des années plus tard, et à l'autre bout du monde, par le gouvernement de Robert "Comrade Bob" Mugabe, lequel, dès son arrivée au Pouvoir, et considérant que tous les Blancs du Zimbabwe étaient des exploiteurs méritant pis que pendre, incita vivement 250 000 d'entre eux à s'en aller voir ailleurs. Ils pouvaient certes revendre leurs propriétés, leurs maisons ou leurs voitures, à des Zimbabwéens "authentiques" (et donc Noirs), mais ne pouvaient quitter le pays qu'avec un maximum de 1 000 ollars ou l'équivalent en biens meubles...
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