samedi 10 mai 2003

68 - la fuite en avant

... le Traité de Versailles de 1919 interdisait à l'Allemagne de posséder une flotte sous-marine alors que le Traité de Washington de 1922 lui interdisait de mettre en service des navires de guerre de plus de 10 000 tonnes.

En 1933, à l'arrivée au Pouvoir d'Hitler, le Deutschland (le premier des "cuirassés de poche") et ses deux frères avouaient déjà 12 000 tonnes. La France ayant répliqué en construisant deux croiseurs de bataille de 26 000 tonnes, l'Allemagne répliqua à la France en construisant à son tour deux croiseurs de bataille (les Scharnhorst et Gneisenau) qui, bien que présentés comme "26 000 tonnes" en faisaient 6 000... de plus.

Les Traités devenaient lettres mortes et ni la France ni l'Angleterre ne semblaient plus en mesure de les faire respecter. Pire encore : à mesure que la machine de guerre hitlérienne prenait de la vitesse, elles lui cédaient de plus en plus de terrain, persuadées, mais bien à tort, qu'Hitler finirait par se calmer une fois ses "légitimes revendications" satisfaites, et l'Allemagne guérie de son "humiliation" de 1919.

Le 18 juin 1935, la Grande-Bretagne se fit même hara-kiri. Sans consulter aucun de ses alliés, elle signa avec Hitler un accord dérogatoire au Traité de Washington de 1922. Un accord qui, unilatéralement, autorisait à présent l'Allemagne à construire et posséder une flotte de guerre équivalente à 35% de la flotte britannique, et même à posséder une flotte sous-marine (!)

Sautant sur l'aubaine comme la famine sur le pauvre monde, l'Allemagne se remit aussitôt à construire en masse, et très officiellement cette fois, les sous-marins qu'elle développait jusqu'alors en secret, et illégalement, en... Hollande (!). Sous-marins qui, quelques années plus tard, couleraient des millions de tonnes de navires alliés, et acculeraient la Grande-Bretagne à la faillite.

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