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| Le Richelieu : le cuirassé français le plus moderne de l'East Indies Fleet... britannique |
En achèvement à Brest en mai 1940, réfugié à Dakar à la fin du mois de juin, attaqué par les Britanniques en juillet après la signature de l’Armistice franco-allemand, repassé dans le camp allié, et dans celui de la France libre, en novembre 1942 après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, refondu - c-à-d modernisé - aux États-Unis en 1943, intégré à l’Eastern Fleet britannique en 1944, le Richelieu est, en 1945, le navire de guerre le plus puissant dont dispose la France libérée du général De Gaulle.
Et tout comme Churchill, De Gaulle - nous l’avons vu - a la ferme intention de récupérer ses colonies asiatiques et, tout comme Churchill, estime que cet objectif ne pourra se réaliser qu’à la condition que les dites colonies soient libérées sinon exclusivement, du moins largement, grâce aux efforts de soldats, aviateurs et marins français, ce pourquoi a-t-il réclamé que le Richelieu, mais aussi quatre croiseurs et quelques destroyers français rescapés, constituent une force totalement indépendante et affectée prioritairement à la Reconquête de l’Indochine française.
Sans surprise, les Américains, qui n’ont aucune intention de voir la Grande-Bretagne et la France recouvrer leur empire perdu, ont toutefois refusé la demande française, tout comme ils avaient déjà refusé la britannique,... et d’autant plus qu’ils auraient dû, dans ce cas-ci, fournir de nombreux navires de soutien, ainsi que l’intégralité de la logistique, à une flotte française indépendante !
Le Richelieu restant malgré tout disponible, celui-ci a alors été intégré à la nouvelle East Indies Fleet, et le moindre des paradoxes est sans doute qu’en ce mois d’avril 1945, le plus puissant et le plus moderne cuirassé de cette flotte britannique est en réalité un cuirassé… français, ce qui, malheureusement, vu la désormais toute-puissance des porte-avions, ne veut plus dire grand-chose…
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