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Le Prince of Wales : moderne mais controversé depuis sa naissance, comme tous les King George V |
Trois jours plus tard, flanqué du même Tom Phillips, c'est donc un Dudley Pound en parfaite connaissance de la volonté de Churchill qui se présente au 10, Downing Street.
Avec toute la conviction dont il est capable, le Premier Lord de la Mer s'efforce, une fois encore, de convaincre le Premier Ministre de Grande-Bretagne de l'absolue nécessité de conserver les trois King George V opérationnels dans les eaux européennes, afin d'être en mesure de parer une éventuelle sortie du Tirpitz.
Mais Churchill, une fois encore, balaye ses arguments les uns après les autres, soulignant au final "que le Cabinet de Guerre est prêt à accepter les pertes marchandes qui pourraient survenir si le Tirpitz se décidait à sortir dans l'Atlantique"
"D'un point de vue politique", renchérit le Ministre des Affaires étrangères Anthony Eden, "l'intérêt d'envoyer un bâtiment réellement moderne ne fait aucun doute. Notre faiblesse politique actuelle réside dans le fait que les Japonais ne sont pas confrontés à la certitude que les États-Unis et nous-mêmes agiront si, par exemple, ils se décident à envahir la Thaïlande ou à attaquer la Russie".
Attaqué de toute part par les politiciens, et nullement défendu par les militaires des autres Armes également conviés à la réunion, Pound n'a cette fois d'autre choix que de capituler en rase campagne, tout en parvenant néanmoins à arracher une importante concession : le cuirassé dont il accepte finalement de se départir voguera - très ostensiblement - vers l'Extrême-Orient... mais s'arrêtera au Cap, et n'en bougera plus sans son ordre !
Et comme le Duke of York est encore jugé trop "vert" pour pareille traversée, c'est donc le Prince of Wales, rescapé miraculeux de la Bataille du Détroit du Danemark contre le Bismarck, jumeau du Tirpitz, qui va prendre le large...
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