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Le Channel Dash : un succès tactique mais une défaite stratégique... |
… il est vrai que considérée froidement, l’incontestable victoire tactique du Channel Dash constitue aussi, pour les Allemands, l’aveu d’une non moins incontestable défaite stratégique.
Jusqu’à la fin de 1941, l’amiral Raeder avait en effet estimé, non sans naïveté, qu’avec les ports français - et en particulier celui de Brest - ouvrant directement sur l’Atlantique, ses navires de surface bénéficieraient de cet avantage qui avait si cruellement manqué à la Kaiserlische Marine de Guillaume II lors de la 1ère G.M.
Malheureusement pour lui, sa propre Kriegsmarine n’était plus que l’ombre de sa devancière et, surtout, devait désormais affronter, dans ces mêmes ports français, un ennemi qu’elle ne pouvait espérer vaincre mais qu’elle attirait tel un aimant : l’avion de bombardement
A Brest, les Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen représentaient certes une menace pour les convois britanniques dans l’Atlantique, mais depuis la tragique disparition du Bismarck, le 27 mai, cette menace n’était plus que rhétorique, puisque les trois navires n’avaient plus repris la mer depuis lors, et, en conséquence, n’avaient strictement rien apporté à l’effort de guerre allemand,… si ce n’est peut-être en immobilisant des forces navales et aériennes britanniques qui auraient peut-être pu être employées ailleurs.
Et à Brest, ces mêmes navires risquaient à tout moment de succomber sous les bombes,… en apportant encore moins à cet effort de guerre, ce qui explique la décision, parfaitement rationnelle, d’Adolf Hitler de les en retirer le plus rapidement possible.
On pourra toujours écrire qu’en leur faisant ainsi quitter l’Atlantique pour les expédier en Norvège, le Führer les a en réalité expédiés contre un ennemi… imaginaire - les Britanniques n’ayant en réalité aucune intention d’y débarquer ! - et des convois en pratique insaisissables (1), mais à moins de ferrailler les navires sur place, et d’expédier leurs équipages sur le Front de l’Est, on voit mal quelle autre possibilité s’offrait à lui tant la rade de Brest s’était transformée en nasse sans issue…
(1) sur le sujet : Saviez-vous que… Froid comme l’Enfer
Jusqu’à la fin de 1941, l’amiral Raeder avait en effet estimé, non sans naïveté, qu’avec les ports français - et en particulier celui de Brest - ouvrant directement sur l’Atlantique, ses navires de surface bénéficieraient de cet avantage qui avait si cruellement manqué à la Kaiserlische Marine de Guillaume II lors de la 1ère G.M.
Malheureusement pour lui, sa propre Kriegsmarine n’était plus que l’ombre de sa devancière et, surtout, devait désormais affronter, dans ces mêmes ports français, un ennemi qu’elle ne pouvait espérer vaincre mais qu’elle attirait tel un aimant : l’avion de bombardement
A Brest, les Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen représentaient certes une menace pour les convois britanniques dans l’Atlantique, mais depuis la tragique disparition du Bismarck, le 27 mai, cette menace n’était plus que rhétorique, puisque les trois navires n’avaient plus repris la mer depuis lors, et, en conséquence, n’avaient strictement rien apporté à l’effort de guerre allemand,… si ce n’est peut-être en immobilisant des forces navales et aériennes britanniques qui auraient peut-être pu être employées ailleurs.
Et à Brest, ces mêmes navires risquaient à tout moment de succomber sous les bombes,… en apportant encore moins à cet effort de guerre, ce qui explique la décision, parfaitement rationnelle, d’Adolf Hitler de les en retirer le plus rapidement possible.
On pourra toujours écrire qu’en leur faisant ainsi quitter l’Atlantique pour les expédier en Norvège, le Führer les a en réalité expédiés contre un ennemi… imaginaire - les Britanniques n’ayant en réalité aucune intention d’y débarquer ! - et des convois en pratique insaisissables (1), mais à moins de ferrailler les navires sur place, et d’expédier leurs équipages sur le Front de l’Est, on voit mal quelle autre possibilité s’offrait à lui tant la rade de Brest s’était transformée en nasse sans issue…
(1) sur le sujet : Saviez-vous que… Froid comme l’Enfer
1 commentaire:
La ville de Brest ne s'est pas transformée qu'en nasse et piège, elle s'est surtout transformée en tas de pierres : En témoignent les chansons et les poèmes de Prévert ou de Pierre Mac Orlan (La complainte de Fanny de Laninon) "Dans ce qui reste de Recouvrance -le pittoresque quartier des marins de l'avant-guerre- on ne logerait pas un Sacquot -un fusilier marin- et Fanny , ma connaissance est morte dans son bistrot" .
A Brest, et encore plus à Lorient l'aviation anglaise n'a pas laissé pierre sur pierre...de quoi alimenter pour encore quelques siècles la méfiance, voire la haine des marins français pour l'"ennemi héréditaire" britannique
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