"À première vue", soulignaient les attendus de l'Opération Cerberus, "il paraît tentant de franchir ce point dans l'obscurité offerte par la nuit.
Cette solution a toutefois pour inconvénient que les navires devront quitter Brest dans l’avant-midi, puis progresser en Manche en plein jour.
L'ennemi sera rapidement averti par sa reconnaissance aérienne et préparera non seulement ses torpilleurs, ses bombardiers et ses flottilles de vedettes lance-torpilles (…) mais pourra également faire venir ses grandes unités de Scapa Flow, qui n'est qu'à 730 km de Terschelling (1), alors que le la distance de Brest à Terschelling est de 930 km"
L'amiral Ciliax évalua les différents périls encourus par son escadre du fait des mines, des forces navales légères et des vedettes lance-torpilles, de l'emploi d'avions torpilleurs et de bombardiers, et enfin de celui de grandes unités navales.
Hormis le danger des mines, déclara-t-il, toutes les contre-mesures britanniques avaient ceci en commun : "plus tard notre intention de forcer un passage à travers La Manche sera-t-elle connue, plus tard nos défenses seront-elles mises en oeuvre, et moins celles-ci s’avèreront efficaces.
Par conséquent, si le tronçon situé à l'intérieur et de part et d'autre du Détroit du Pas de Calais est considéré comme le plus dangereux parce que couvert par les radars, notre présence de nuit sera de toute manière connue [de l’ennemi], en sorte que la réponse doit être que cette section de l'itinéraire devra être parcourue en plein jour, quand nous pourrons nous défendre au mieux"" (2)
(1) île hollandaise au nord de la Frise, au large de laquelle devaient obligatoirement passer les navires avant de déboucher dans les eaux allemandes.
(2) Robertson, op cit, pages 61-62
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