mardi 14 janvier 2025

8165 - les gars de la Marine

Le Campbell, en 1942. Comme tous ceux stationnés à Harwich, il datait de la 1ère G.M.

… selon le Plan Fuller, une trentaine de vedettes lance-torpilles sont prêtes à intervenir à Douvres et à Ramsgate, tandis qu'une demi-douzaine de destroyers sont mobilisés à Harwich.

Petits bâtiments ultra-rapides, les premières sont parfaitement adaptées aux eaux étroites de La Manche, mais la portée utile de leurs torpilles ne dépasse guère 3 000 mètres, ce qui les exposera donc, durant de longues minutes, aux tirs des bâtiments allemands - auxquels elles ne pourront répliquer - … mais aussi aux attaques d’un nombre équivalent de vedettes allemandes, qui accompagneront inévitablement les Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen lors de leur traversée.

Quant aux seconds, qui, comme le Campbell, datent carrément de la 1ère G.M., ils devront eux aussi affronter un nombre au moins équivalent de destroyers allemands,... à la fois plus modernes et plus puissamment armés !

La Royal Navy dispose pourtant de quantités de destroyers, certains fort récents, mais ceux-ci sont hélas depuis longtemps requis dans l’Atlantique, en Méditerranée, en Extrême-Orient et, plus récemment, dans l’Arctique.

Elle dispose aussi de nombreux croiseurs, et même de puissants cuirassés, qui seraient les uns et les autres parfaitement capables de tenir tête aux trois grands navires allemands s’il n’étaient, eux aussi, mobilisés sur d’autres Fronts ou, tout bonnement… précieusement conservés bien à l’abri à Scapa Flow, au nord de l’Écosse, à plus de 1 300 km de Douvres, attendu que Dudley Pound, Premier Lord de la Mer, redoute, tout comme John Jellicoe lors de la 1ère G.M., de les voir donner dans un champ de mines, tomber sous les torpilles d’un sous-marin allemand, ou, aujourd’hui, sous les coups d’un bombardier ou d’un avion-torpilleur, s’ils s’aventurent trop près des côtes de l’Europe occupée !

Dans ces conditions, peut-on réellement s'attendre à un succès ?

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! Intéressant ce blog! Dans cette histoire l'important était certes d'appareiller à la tombée du jour mais surtout d'éviter que la nouvelle du départ soit connue trop tôt. Il y a eu des tentatives d'intox des informateurs français (embarquer des futs d'huile "spéciale tropiques" et des casques coloniaux )...d'une efficacité douteuse, mais surtout un brouillage radio des plus puissants (les gens du funkabwehr étaient de redoutables techniciens qui avaient aussi réussi à isoler Malte avec des brouillages savamment gradués et qui on expédié pas mal de résistants dans les pattes de la Gestapo)....Ce nouveau brouillage, si les anglais l'avaient détecté, aurait pu à lui seul donner l'alerte. Les anglais comptaient aussi (et un peu trop) sur un sous-marin (et un seul)en veille devant Brest...mais le sous-marin en question devait bien s'éloigner de temps en temps, hors de portée des défenses allemandes , la nuit pour recharger ses accus (faute de Schnorkel, que les traditionalistes anglais n'avaient pas adopté, bien qu'alliés des Hollandais).
Le résultat des courses , c'est que l'appareillage des navires n'a pas été détecté lors de leur sortie du Goulet de Brest, mais bien après le passage du Raz Blanchard (devant Cherbourg) ...et que tout ce qui a pu être entrepris était précipité et d'une efficacité hasardeuse.