8141 - des coups très durs

Le croiseur lourd  Blücher, principale victime allemande de la Campagne de Norvège

… car devant Oslo, le bilan est bien pire encore, puisque le croiseur lourd Blücher, second bâtiment de la classe Hipper et quasiment flambant neuf, est détruit par les vieux canons et les antiques torpilles de la défense côtière de la ville, qui valent également de sérieux dégâts au Panzerschiffe Lützow (1), lequel se fait de surcroît torpiller le 11 par un sous-marin britannique en maraude !

Remorqué jusqu’en Allemagne, le malheureux Lützow, qui dans l'affaire a perdu une bonne partie de son arrière, se retrouve mis en cale sèche pour des réparations qui vont s’échelonner sur près d’un an ! 

Et ce n’est pas fini puisque le 13, la Grand Old Lady britannique, et héroïne de la Bataille du Jutland de 1916, le vieux cuirassé Warspite, va réussir, au risque de sauter sur une mine ou de s’échouer lui-même, à se faufiler jusqu’au fond de l’Ofotfjord de Narvik, pour y pulvériser les huit destroyers et même le sous-marin allemands qui s’y trouvent !

Pour une Kriegsmarine déjà dramatiquement à court de navires de surface, et incapable de les remplacer, ce sont assurément des coups très durs, que vient à peine compenser la destruction, le 08 juin du vieux porte-avions Glorious (2), victime des obus (3) des Scharnhorst et Gneisenau, entretemps revenus aux affaires.

La fin de la Campagne de Norvège, qui se solde par une victoire allemande et coïncide avec l’effondrement allié en France et le rembarquement du corps expéditionnaire britannique à Dunkerque, va toutefois lui permettre de souffler un peu,… sauf si Hitler se décide finalement à envahir la Grande-Bretagne…

(1) après la vente du croiseur lourd Lützow, inachevé, à l’URSS, la Kriegsmarine avait décidé de réattribuer son nom au Panzerschiffe Deutschland. Ce faisant, elle s’était également épargnée le risque de voir un jour la Propagande britannique titrer que "l’Allemagne a été coulée"...

(2) né "grand croiseur léger" en 1916, le Glorious avait été transformé en porte-avions au milieu des années 1920

(3) un tir particulièrement chanceux du Scharnhorst, à la distance record de 24 000 mètres, avait scellé le sort du Glorious, demeuré seul exemple historique d’un porte-avions détruit par les obus d’un grand navire de ligne