La Bataille du Rio de la Plata, ou le début de la fin de la Kriegsmarine |
… Rio de la Plata, 13 décembre 1939
Lui aussi parti de Wilhemshaven à la fin du mois d'août, le Graf Spee a quant à lui pris la route du Sud et, en un peu plus de trois mois de campagne, a tout de même réussi à couler neuf navires marchands ennemis, soit environ 60 000 tonnes, résultat qui, sans être exceptionnel, aurait sans doute valu le coup, et le coût, si, le 13 décembre 1939, au large du Rio de la Plata (Uruguay), il n’avait fini par se retrouver sur le chemin d’une des nombreuses escadres britanniques lancées à sa recherche, et plus précisément sur les croiseurs Exeter, Ajax et Achilles.
Sur le papier, et avec ses six canons de 280mm, le Graf Spee l’emporte largement sur ses adversaires, dont le plus puissant, l’Exeter, ne porte que du 203mm.
Le problème, c'est que les Britanniques sont trois, et tous trois plus rapides que lui, et que le Graf Spee, contraint de se battre de trois côtés à la fois, ne sait trop sur quel bâtiment concentrer prioritairement son tir, fatale indécision qui permet ainsi aux navires anglais de se rapprocher à distance suffisante pour lui expédier leurs propres obus, dont quelques-uns font mouche, forçant alors le commandant Langsdorff à mettre le cap sur l'estuaire du Rio de la Plata, toujours poursuivi par les trois croiseurs britanniques, eux-mêmes passablement éclopés mais encore capables de mordre.
Réfugié à Montevideo le 14 décembre, le Panzerschiff allemand est cependant loin d'être tiré d'affaire : l’Uruguay est certes un pays neutre, où les croiseurs britanniques, selon les conventions internationales, ne peuvent donc se présenter en tirant des coups de canon, mais en tant que pays neutre, et selon les mêmes conventions, il ne peut offrir que quelques jours d'asile à un navire belligérant.
En pratique, le choix de l’allemand se limite donc à reprendre le large au bout de ce délai, et donc se retrouver confronté non seulement aux trois croiseurs mais aussi à tous les navires de guerre que les Britanniques auront inévitablement rameutés dans l’intervalle, ou alors à se laisser désarmer et interner en Uruguay avec tout son équipage jusqu’à la fin de la guerre…
Aucun commentaire:
Publier un commentaire