jeudi 17 octobre 2024

8076 - "Nous ferons tout notre possible pour mener la guerre jusqu'au bout".

Kentaro Suzuki : "Nous ferons tout notre possible pour mener la guerre jusqu'au bout"
… Potsdam, 26 juillet 1945

Le lendemain, à Potsdam, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine de Tchang Kaï-chek adressent un ultimatum au Japon qui, sous peine de subir une "destruction totale et rapide" (sic) doit immédiatement accepter la "Capitulation sans condition" qu’on exige de lui.

Mais cet ultimatum, qui ne mentionne pas explicitement la menace de la mort atomique, est néanmoins accueilli au Japon par le silence complet des politiciens,… mais aussi par les railleries de la Presse locale qui, il est vrai, n’y voit strictement rien de neuf par rapport aux exigences précédentes des Alliés.

Reste que les railleries de la Presse ne sauraient pallier longtemps l’absence d’une réponse gouvernementale officielle, ce pourquoi, après bien des hésitations, le Premier Ministre Kantaro Suzuki finit-il, le 29 juillet, par proclamer qu’il entend "ignorer" (sic) cet ultimatum qui n’est, dit-il, "qu’une resucée de la Déclaration du Caire. Le gouvernement ne pense pas que cela ait une valeur sérieuse. Nous ne pouvons que l'ignorer. Nous ferons tout notre possible pour mener la guerre jusqu'au bout".

En résumé, et alors que le temps presse, les responsables japonais continuent donc de refuser l’évidence et de se réfugier dans la procrastination,... tétanisés il est vrai par la crainte de se voir aussitôt assassinés, comme tant d’autres, par les ultras s’ils manifestent le moindre signe d’acceptation envers les exigences des Alliés !

Pendant ce temps-là, sur l’île de Tinian, la première bombe atomique opérationnelle, Little Boy, a déjà été déchargée du croiseur Indianapolis, tout spécialement arrivé de San-Francisco, puis mise à l’abri dans un endroit éloigné, et sévèrement gardé, de la base...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! excellent blog...Le premier ministre du Japon , Kantaro Suzuki, vaillant officier de marine , qui prit part à la guerre Russo - Japonaise de 1904, était né en 1868 et avait donc 72 ans . Trésor vivant pour les uns , vieux gâteux pour les autres, il n'était plus à l'âge où l'on prend des décisions rapides...et qui plus est , il était coincé entre l'ultimatum américain (redoutable mais lointain...quoique, de moins en moins) et la clique belliciste du général Anami (L'armée de terre était moins convaincue de la défaite que la marine japonaise réduite à pas grand chose, à l'exception notable du très brutal amiral Semu Toyoda , et exerçait des pressions très directes sur tous les ministres soupçonnés d'être défaitistes). Pas étonnant qu'il se soit réfugié dans la procrastination , et ce d'autant plus qu'il avait été blessé dans un attentat fomenté dans les années 30 par une clique de nationalistes extrémistes.