Le Dugway Proving Ground : le village allemand est resté debout, le japonais a été rasé... |
... à l’époque, toutefois, les Américains n’en étaient pas encore arrivés à envisager de recourir à l’"Area Bombing" et au bombardement de cités entières à la bombe incendiaire, que pratiquaient depuis longtemps Arthur Harris et le Bomber Command britannique, ce pourquoi le commandant-en-chef de l’Aviation américaine, le général "Hap" Arnold, avait alors sèchement répondu à Chennault que "l'utilisation d'engins incendiaires contre les villes est contraire à notre politique nationale de n’attaquer que des objectifs militaires" (sic)
Pourtant, au même moment, les visiteurs qui se présentaient au Dugway Proving Ground dans l'Utah se voyaient offrir "la vision incongrue d'un petit village japonais fidèlement reproduit en bois (1), chacune de sa douzaine de maisons disposant de son tatami - un sol en paillasson - et de ses propres meubles. Cette communauté fantôme fut proprement rasée par des bombardiers, démontrant à quel point l'exploit pouvait facilement être reproduit et amplifié dans les villes du Japon, où les constructions étaient des plus fragiles" (2)
Et les militaires américains n’en étaient pas restés là puisqu’en juin 1944, "le très évocateur "Comité incendiaire mixte" avait étudié six zones urbaines au Honshu. Il en avait ensuite conclu que si 70% de ces six-là pouvaient être détruites, 20% de la production japonaise serait anéantie, de même que 560 000 personnes.
On avait même dit à Arnold qu'il serait "bon marché" de tester le concept. Quant aux problèmes moraux que cela impliquait, les chercheurs s’étaient contentés de hausser les épaules en déclarant que tout cela était du ressort des décideurs politiques nationaux" (3)
Dans le Pacifique, en cette fin de 1944, toutes les conditions - sauf les terrains d’aviation - sont donc réunies pour un nouvel épisode, encore plus incendiaire et sanglant, de la Grande Illusion...
(1) ce faux village japonais était érigé juste à côté d’un tout aussi faux village allemand qui, sans surprise, résistait bien mieux aux flammes !
(2) et (3) Hastings, "Nemesis: The Battle for Japan, 1944–45"
Pourtant, au même moment, les visiteurs qui se présentaient au Dugway Proving Ground dans l'Utah se voyaient offrir "la vision incongrue d'un petit village japonais fidèlement reproduit en bois (1), chacune de sa douzaine de maisons disposant de son tatami - un sol en paillasson - et de ses propres meubles. Cette communauté fantôme fut proprement rasée par des bombardiers, démontrant à quel point l'exploit pouvait facilement être reproduit et amplifié dans les villes du Japon, où les constructions étaient des plus fragiles" (2)
Et les militaires américains n’en étaient pas restés là puisqu’en juin 1944, "le très évocateur "Comité incendiaire mixte" avait étudié six zones urbaines au Honshu. Il en avait ensuite conclu que si 70% de ces six-là pouvaient être détruites, 20% de la production japonaise serait anéantie, de même que 560 000 personnes.
On avait même dit à Arnold qu'il serait "bon marché" de tester le concept. Quant aux problèmes moraux que cela impliquait, les chercheurs s’étaient contentés de hausser les épaules en déclarant que tout cela était du ressort des décideurs politiques nationaux" (3)
Dans le Pacifique, en cette fin de 1944, toutes les conditions - sauf les terrains d’aviation - sont donc réunies pour un nouvel épisode, encore plus incendiaire et sanglant, de la Grande Illusion...
(1) ce faux village japonais était érigé juste à côté d’un tout aussi faux village allemand qui, sans surprise, résistait bien mieux aux flammes !
(2) et (3) Hastings, "Nemesis: The Battle for Japan, 1944–45"
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