samedi 10 août 2024

8008 - recherche terrains pour B-29, désespérément...

L'île de Tinian, en 1945 : un porte-avions pour B-29...
... lorsqu’on a imaginé de faire opérer les B-29 depuis des terrains chinois, les "camionneurs aériens" de la Bosse ont tout naturellement été astreints à de nombreuses heures supplémentaires.

Mais cette demande nouvelle a également considérablement accru les difficultés logistiques, au point que les avions nécessaires pour maintenir les B-29 en état de vol sont souvent, faute d'autres appareils disponibles, des B-29 eux-mêmes (!), lesquels consomment dans cette aventure davantage de carburant... que le carburant qu'ils sont en mesure de transporter !

Que l’avion qui transporte les bidons d’huile, les barils d’essence ou les pièces détachées ne réussisse pas à décoller depuis son terrain indien ou, pire encore, qu’il se crashe dans l’Himalaya, et la mission de bombardement prévue doit être considérablement réduite, voire même complètement annulée, jusqu’à l’arrivée d’un autre avion.

Pour ne rien arranger, non contents d’être corrompus à l’extrême, Tchang Kaï-chek et sa clique, tout alliés soient-ils, sont extraordinairement réticents à fournir les terrains d’aviation nécessaires et surtout la main d’œuvre et les soldats indispensables à leur aménagement puis à leur protection, ou, plus exactement… n’entendent fournir les uns et les autres qu’après avoir eux-mêmes reçu quantités d’armes, de ravitaillement, de matériels et, évidemment, de dollars supplémentaires !

De toute manière, quand bien même seraient-ils immédiatement disponibles, à l’abri d’une éventuelle attaque japonaise, et convenablement approvisionnés, que les dits terrains demeureraient trop loin du Japon, trop loin de Tokyo, trop loin des industries et des chantiers navals nippons.

La seule solution serait de dénicher, quelque part, des aérodromes non seulement plus proches du Japon, mais aussi facilement ravitaillables par mer, c-à-d, et en pratique,… de reconquérir Guam et de s'emparer dans la foulée du reste des îles Mariannes, et en particulier de Tinian et Saïpan (1), qui placeraient alors Tokyo à seulement 2 500 km.

En décembre 1943, c-à-d six mois avant le premier raid de B-29 partis de Chine sur le Japon (!), la décision a donc été prise de se lancer dès que possible à l'assaut des dites Mariannes...

(1) colonie espagnole, Guam (Mariannes du Sud) avait été cédée aux États-Unis après la guerre hispano-américaine de 1898, tandis que Tinian, Saïpan, et le reste des Mariannes du Nord étaient devenues allemandes en 1899, puis japonaises à partir de 1914. Le Japon s'était ensuite emparé de Guam en décembre 1941, peu après l'attaque contre Pearl Harbor.

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