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| Encore largement utilisé comme escorteur en 1944, le P-38 souffrait de moteurs peu fiables |
... et le plus démoralisé de tous par ce mauvais temps est assurément Carl Spaatz, ce natif de Pennsylvanie qui n’en finit plus de pester contre cette satanée météo d’Europe du Nord !
Pour tenter d’y voir plus clair, "il avait fait appel à un autre professeur excentrique, Irving P. Kirk du California Institute of Technology. Kirk avait compilé cinquante ans de conditions météorologiques européennes jusqu'en février 1944, puis émis l'hypothèse que les conditions météorologiques obéissaient à un certain modèle appelé à se répéter.
Le 18 février, il avait téléphoné à Spaatz pour lui faire part de ses découvertes : le 20 février, affirmait-il, un système anticyclonique s'installerait au-dessus du centre et le sud de l’Allemagne et durerait plusieurs jours. Spaatz sauta sur cette nouvelle et donna à Anderson la permission de programmer une frappe maximale pour le matin du 20 février".
(...) "Spaatz et Anderson pariaient l'ensemble des forces armées américaines sur les supputations d'un obscur professeur probablement cinglé. Le prix de tout cette folie parut clair lors de la soirée du 19 février : de gros nuages planaient en effet sur l'Angleterre et les vols de reconnaissance vers l'Allemagne n’y discernaient aucun répit".
(...) "Doolittle préconisait le report, et William Kepner, le chef du 8th Fighter Command, était d’accord avec lui. Anderson, toujours prêt à prendre des risques, s’y opposait, exhortant au contraire Spaatz à poursuivre, et lui assurant que l'opération valait bien la perte de deux cents bombardiers.
Pour tenter d’y voir plus clair, "il avait fait appel à un autre professeur excentrique, Irving P. Kirk du California Institute of Technology. Kirk avait compilé cinquante ans de conditions météorologiques européennes jusqu'en février 1944, puis émis l'hypothèse que les conditions météorologiques obéissaient à un certain modèle appelé à se répéter.
Le 18 février, il avait téléphoné à Spaatz pour lui faire part de ses découvertes : le 20 février, affirmait-il, un système anticyclonique s'installerait au-dessus du centre et le sud de l’Allemagne et durerait plusieurs jours. Spaatz sauta sur cette nouvelle et donna à Anderson la permission de programmer une frappe maximale pour le matin du 20 février".
(...) "Spaatz et Anderson pariaient l'ensemble des forces armées américaines sur les supputations d'un obscur professeur probablement cinglé. Le prix de tout cette folie parut clair lors de la soirée du 19 février : de gros nuages planaient en effet sur l'Angleterre et les vols de reconnaissance vers l'Allemagne n’y discernaient aucun répit".
(...) "Doolittle préconisait le report, et William Kepner, le chef du 8th Fighter Command, était d’accord avec lui. Anderson, toujours prêt à prendre des risques, s’y opposait, exhortant au contraire Spaatz à poursuivre, et lui assurant que l'opération valait bien la perte de deux cents bombardiers.
Spaatz demeura éveillé toute la nuit à écouter les conseils contradictoires. À l’aube, il n’avait pas dormi. Mais il avait pris sa décision. Il fit passer un message en trois mots à ses commandants d’unités : "Faites-les décoller !"" (1)
(1) Randall, op cit 220-221
1 commentaire:
Bonjour:
Excellent blog...pour tout ce qui est aviation, marine, et plus encore opérations amphibies et débarquements , la météo est un incontournable et un inépuisable sujet de discussion...depuis très longtemps (la guerre de Troie, les typhons dits Kami-Kaze (vent divin) qui coulèrent les jonques des madchous venus envahir le japon médiéval, la débandade de l'Invincible Armada...etc).
Il est bien évident que la prévision météorologique (par extrapolation des mouvements des masses d'air à plus de 48 Heures) était impossible en 1944 (petit nombre de points d'observations, pas beaucoup de mesures en altitude) et bien entendu, il n'y avait ni modélisation par ordinateur, ni satellites météo, ni applications météo de l'usage des radars.
On peut se faire une idée de l'Etat de l'Art Météo des années 1940 en lisant le roman (excellent mais peu connu) de Georges Rippey Stewart "Maria la Tempête".
La météorologie statistique prônée par le professeur américain que vous évoquez est une bonne idée ...théorique (qui est toujours en vigueur pour tenter de dégager des grandes tendances saisonnières..et en particulier les variations El Nino).
C'était d'ailleurs cette approche qu'avait suivi le très visionnaire officier de marine Matthew Fontaine Maury pour déterminer des "pilot charts " (cartes statistiques des vents permettant de raccourcir de 20 à 30% les traversées des 3 mâts "clippers" de l'âge de la voile dans les années 1860-1870 établies par dépouillement des journaux de bord des navires à voile) mais elle est absolument charlatanesque et non scientifique pour prédire le temps à un jour précis longtemps à l'avance.
Le psychodrame météo sera encore bien pire dans les jours précédant le débarquement d'Arromanches du 6 juin 1944 avec une fin de mois de mai magnifique et un mois de juin épouvantable avec une amélioration fragile le 6 juin et dans la dizaine de jours qui suivirent avant une tempête à tout casser (qui détruisit d'ailleurs le port artificiel Mulberry d'Arromanches).
Les experts météorologues anglais , américains et norvégiens (qui puisaient d'ailleurs dans les données allemandes décryptées par Enigma ...toute info est bonne à prendre) n'étaient pas d'accord entre eux (jalousies scientifiques et universitaires) , même s'ils virent venir à temps l'embellie du 6-7 juin (Eisenhower donna le feu vert après s'être fait directement confirmer les observations météo d'un couple de gardiens de phare de la côte ouest de l'Irlande).
La météo Moderne de nos années 2020n'est d'ailleurs pas exempte d'erreurs : Directeur d'un centre de sports nautiques j'ai vécu le "Derecho" du 18 Août 2022 en Corse que tous les modèles météo sophistiqués avaient zappé . Il y a eu des phénomènes météo rarissimes (une sorte de marée oscillante de plus de 1M d'amplitude en Méditerranée !) des dégâts impressionnants en mer et à terre et pour nous une véritable corrida pour empêcher nos deux précieux bateaux de plongée d'aller sur les rochers comme l'avaient fait un bon nombre de bateaux de plaisance ce jour là.
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