lundi 17 juin 2024

7954 - Tour of Duty

La gigantesque usine Ford à Willow Run : un quadrimoteur B-24 toutes les 63 minutes !
... mais en attendant que la météo pronostique les six jours de beau temps consécutifs qui autoriseront le déclenchement d’Argument, il faut bien s’occuper à nouveau des affaires courantes, c-à-d s’en revenir aux bombardements sur l’Allemagne qui, du reste, permettront d’occuper les équipages, lesquels, avec l’arrivée de Doolittle, ont également appris une bien mauvaise nouvelle...

... l’allongement de leur "tour d’opérations"

Jusqu’ici en effet, les membres du personnel naviguant pouvaient regagner les États-Unis après avoir passé le cap des 25 missions de bombardement, au cours desquelles - rappelons-le - ils risquaient à chaque fois leur seule et unique vie.

Mais dorénavant, il faudra en avoir effectué 30, donc 5 de plus, ce qui, comme dans le célèbre jeu de la roulette russe, augmente inévitablement les chances de ne sortir de cette guerre que les pieds devant.

Pour expliquer cet allongement, il y a d’abord la volonté d’aligner le Tour of Duty des équipages américains sur celui des équipages britanniques, quant à eux astreints à 30 missions, et attendu qu'après tout, les uns et les autres font le même travail aux mêmes endroits, et encourent finalement les mêmes risques.

Mais il y a aussi, et surtout, le problème de l’attrition : remplacer un B-17 ou un B-24 usé jusqu’à la corde ou alors jugé irréparable après son retour de mission est en effet bien plus facile que remplacer un équipage expérimenté s’en retournant aux États-Unis (1)

Les écoles de pilotage américaines tournent certes à plein régime, mais elles ne sauraient livrer pilotes ou même mitrailleurs aussi vite qu’une usine comme celle de Ford à Willow Run (Michigan), qui parvient à fabriquer un quadrimoteur B-24 toutes les... 63 minutes, et ce 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 !

(1) confrontés au même problème, les Allemands n’avaient quant à eux d’autre choix que de maintenir leurs aviateurs en première ligne, en ne leur accordant que de rares et fort brèves permissions

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Dans le roman de Joseph Heller Catch 22 c'est la question de l'allongement du tour of duty qui est au centre du roman (elle dépend d'un colonel à moitié fou et non d'une décision du haut commandement)