dimanche 14 avril 2024

7890 - les bottlenecks

Le Raid sur Ploiesti : efficace mais bien trop coûteux...
... et les premiers bombardements américains lancés sur l’Allemagne, au printemps 1943, ont du reste semblé donner raison aux sceptiques.

Outre leur grande inefficacité, ceux-ci se sont en effet traduits par un taux de pertes proprement effarant : faute de couverture de chasse, la 8ème Air Force a en effet perdu non pas les 4% auxquels elle s’attendait, mais bien près de 14% de l’effectif engagé sur Brème en avril (!), puis encore 11% sur Kiel et à nouveau Brème en juin !

Bien que très largement supérieures à celles des Britanniques, ces pertes n’ont pourtant pas découragé les responsables américains mais ont contraire semé l’angoisse chez leurs adversaires allemands, en particulier après le bombardement, le 22 juin, et avec 7% de pertes, des usines de caoutchouc synthétique de Hüls, et surtout après celui, encore plus spectaculaire, mené le 01 août contre les raffineries de pétrole de Ploeisti, Brazi et Campina (Roumanie), lequel a certes entraîné un taux de pertes - cette fois insupportable - de quelque 33% chez les assaillants (!), mais n’en est pas moins parvenu à annihiler totalement deux raffineries sur sept, et à ralentir de plus de 50%, et durant de nombreux mois, la production de trois autres !

Rien de tout cela, bien sûr, n’est encore irrémédiable, mais tout laisse néanmoins à penser qu’à mesure qu’ils monteront eux-mêmes en cadence, les Américains seront en mesure d’en faire bien plus et, un jour, de paralyser complètement la production de telle ou telle ressource absolument vitale pour le Reich.

Qu’il s’agisse de caoutchouc synthétique, d’essence ou encore de roulements à billes, toutes ces ressources, trop souvent concentrées sur une poignée voire un seul site de production (!) constituent en effet autant de "bottlenecks", de goulots d’étranglement clairement identifiés comme tels par les experts américains : qu’un seul d’entre-eux vienne à se refermer, comme l'espèrent les Américain et comme le redoute Albert Speer, et l’ensemble de la production industrielle allemande ne manquera pas de s’effondrer, suivie, à plus ou moins brève échéance, par le Reich tout entier...

... à condition bien sûr de réussir à refermer au moins un de ces goulots une fois pour toutes !

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