dimanche 7 avril 2024

7883 - à Rome. pourtant...

Pie XII et des rescapés de San Lorenzo qui, naguère, applaudissaient les bombardements italiens
... le Bombardement de Rome, à peine quelques jours auparavant, avait pourtant rendu quelque espoir aux partisans de Douhet et du "tout aérien"

Le 19 juillet, en prévision de l’invasion de l’Italie continentale, plusieurs centaines de B-17 américains ont en effet bombardé Rome ou, plus exactement, la zone industrielle de  San Lorenzo, la gare de triage de Littorio, et l’aéroport de Ciampino.

Mené, comme de coutume, avec une précision très relative, ce raid a fait plusieurs milliers de victimes civiles et totalement bouleversé les Italiens qui, n’ayant jamais rien eu à redire au fait de bombarder les étrangers, et en particulier les "tribus sauvages" d’Abyssinie, n’ont en revanche pas accepté de se voir maintenant bombardés sur leur propre sol par des étrangers !

Ce bombardement, et la crainte - justifiée - d’avoir à en subir bien d’autres, encore pires, dans les semaines et les mois à venir, ont puissamment contribué à ce que, cinq jours plus tard, le Grand Conseil du Fascisme, qui n'avait plus été convoqué depuis 1939, vote une résolution visant à octroyer les pleins pouvoirs au Roi (1), une résolution juridiquement non contraignante mais constituant de facto un véritable désaveu de Mussolini, lequel s’est vu destitué puis emprisonné dans les heures suivantes, après plus de 20 ans de règne !
 
Dans les jours suivants, et dans le plus grand secret, le nouveau gouvernement italien, bien que combattant toujours techniquement aux côtés de l’Allemagne, a alors entrepris de longues et à vrai dire interminables tractations avec les Alliés, tractations qui, le 03 septembre, aboutiront finalement à l’Armistice de Cassabile, et au retrait officiel de l’Italie de la guerre...

(1) contrairement à Hitler, qui depuis 1934 cumulait les fonctions de chef du gouvernement et de chef de l’État, Mussolini, simple chef du gouvernement, partageait, depuis 1922, le Pouvoir avec le Roi Victor-Emmanuel III, chef d’État en titre.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Votre présentation n'est pas fausse mais un peu exagérée AMHA car la bombardement de Rome n'est pas le seul facteur...l'Italie a certes un dictateur, mais il est nettement moins messianique que Hitler,et nettement plus réaliste...et il sait (comme le savent très bien les italiens (y compris les lasses les moins informées) que les carottes italiennes sont cuites depuis longtemps: L'ARMIR (corps italien en Russie) est allée de défaite en défaite et a pu rapporter en Italie les difficultés des Allemands face à l'ours Russe désormais réveillé et agressif, l'armée italienne de Graziani en Libye et Tunisie a capitulé (coincée dans la nasse du Cap Bon) ...et pas mal de prisonniers italiens ont coulé avec le Laconia torpillé par un U Boot, la Sicile est envahie , le débarquement à Anzio n'est plus qu'une question de jours, les Allemands évacuent la Sardaigne, paille au cul et feu dedans, via la Corse où la moitié de la garnison italienne avec le général De Angelis ne va pas tarder à passer du c^té des alliés...bref çà sent le roussi et pas seulement à cause des B17 sur Rome...

Victor Emmanuel et Dino Grandi ont magistralement organisé la révolution de palais pour destituer le Duce...mais magistralement raté la suite c'est à dire le coup de main de Skorzeny sur le gran Sasso, l'inertie volontaire de l'armée italienne face aux allemands, la création de la République de Salo...

Ils ont fait preuve de naïveté en croyant qu'il suffisait de crier "pouce!" pour arrêter la guerre sur le sol Italien...Ils avaient pourtant pu constater ce qui s'était passé à Mers-El-Kébir où Churchill n'a pas hésité à massacrer plus de 1000 marins français théoriquement encore alliés pour s'assurer la domination de la Méditerranée...