7882 - "Nous ne sommes peut-être pas en mesure de contraindre l'Allemagne à la capitulation par des raids aériens"

Civils allemands, au milieu des ruines de leur ville...

... reste qu’en dépit des prédictions de Douhet, et de la conviction exprimée par Harris, rien de tout cela ne va précipiter la fin de la guerre, ni même la chute du régime nazi !

On peut évidemment écrire qu’avec Hambourg, la production industrielle du Reich, et donc la production d’armements, s’en est trouvée ralentie, et aussi qu’après Hambourg, Hitler lui-même n’a eu d’autre choix que d’accepter le rapatriement, en Allemagne, de nombreux canons anti-aériens et escadrilles de chasse jusque-là positionnés dans les territoires occupés, en Méditerranée ou sur le Front de l’Est, privant dès lors la Wehrmacht d’un soutien essentiel, et facilitant ainsi, et au bout du compte, la progression et des armées alliées et leur victoire finale.

Citant, dans l’après-guerre, les propres dires d’Albert Speer et d’autres hauts dignitaires nazis, les défenseurs du bombardement de zone, et d’Arthur Harris, soutiendront également que si l’on avait continué l’effort de Hambourg, et appliqué un traitement identique à toutes les autres grandes ville du Reich, celui-ci, à la longue, aurait bien fini par s’effondrer.

Peut-être...

Mais après Hambourg, le doute s’impose désormais dans tous les esprits, y compris chez les plus convaincus sauf, peut-être, chez Arthur Harris.

En 1944 - mais n’anticipons pas - Henry Arnold, commentant le bilan des bombardements britanniques mais aussi américains sur l’Allemagne, écrira en effet "Je ne connais pas la réponse. Ou nous entretenons des idées trop optimistes sur les résultats des raids aériens, ou nous nous sommes terriblement trompés en évaluant l'effet des destructions sur la machine de guerre allemande"

(...) "Nous ne sommes peut-être pas en mesure de contraindre l'Allemagne à la capitulation par des raids aériens. D'un autre côté, il me semble qu'avec cette prodigieuse puissance de feu, on devrait obtenir des résultats bien meilleurs et bien plus décisifs" (1)

(1) Friedrich, op cit page 132