mercredi 7 février 2024

7823 - comment faire ?

Me-410 avec canon anti-tank de 50mm : une arme surpuissante mais très lourde, rendant l'avion vulnérable
... augmenter le nombre de canons permettra certes de raccourcir la durée de la rafale, donc le temps pendant lequel le chasseur sera lui-même susceptible d’être pris à partie par les dangereux tirs de défense américains, mais cela entraînera inévitablement une nouvelle augmentation du poids et de la traînée aérodynamique de l’avion, et ne changera rien au nombre d’obus qu’il sera toujours nécessaire d’emporter pour en mettre finalement une vingtaine au but.

On pourra évidemment se mettre à plusieurs pour abattre un seul quadrimoteur américain, mais lorsque ceux-ci se retrouveront eux-mêmes à plusieurs centaines dans le ciel, où trouver suffisamment de chasseurs et de pilotes allemands ?

Une autre solution consistera alors à augmenter non pas le nombre de canons, mais bien le calibre de ceux-ci : avec quatre ou cinq obus de 30mm, on arrivera au même résultat qu’avec quinze obus de 20mm,... mais en alourdissant encore un peu plus l’avion porteur.

A la fin de la guerre, on finira même par employer des obus de 50mm, tirés par un canon antichar installé sur un bimoteur Me-410 ou, mais uniquement à titre expérimental, sur un biréacteur Me-262.

Avec une telle arme, qui à elle seule pèse une demi-tonne, un seul obus suffira... à condition bien sûr que le chasseur soit en mesure de se positionner pour mettre au but sans être abattu lui-même au préalable. Car si le BK-5 de 50mm porte en théorie à plus d'un kilomètre, il est impossible, à cette distance de toucher une cible de la taille d'un bombardier avec un simple viseur optique, ce qui imposera donc de s'en rapprocher... et de s'exposer ainsi aux tirs américains !

Mais on va aussi tester, sans grand succès, des recettes encore plus brutales, comme des roquettes de 210mm. Dérivées directes du Nebelwerfer de l’Armée de Terre, celles-ci n’ont cependant qu’une portée limitée et, surtout, génèrent une traînée énorme qui rendra très vulnérable l’avion qui en sera équipé.

Et, sans même parler de l’abordage volontaire, envisagé à la toute fin de la guerre, il y aura aussi  l’attaque frontale qui, avec une vitesse de rapprochement des deux avions qui avoisine les 1 000 km/h (!), ne laissera qu’une fraction de seconde au chasseur pour viser et tirer avant de dégager en catastrophe sous peine de s’écraser contre le bombardier : il faudra des nerfs d’acier et une habilité hors-pair, que ne possèderont hélas pas la plupart des pilotes allemands, en sorte que cette méthode, bien qu’efficace, sera elle-même progressivement abandonnée à mesure que les Américains renforceront l’armement frontal de leurs bombardiers...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

L'installation du gros canon sur le ME262 à réaction ne fut pas un succès ...et pour cause, la secousse du coup de départ et de l'absorption du recul induisait une sorte de hoquet aérodynamique qui suffisait parfois à "éteindre" les très capricieux réacteurs JUMO du ME262, qui faisaient de même (le "Flame out") en cas de manoeuvres acrobatiques trop rapides.