vendredi 22 septembre 2023

7685 - Wolfpack

L'U-boot : de loin la principale menace des convois
... Loch Ewe le 12 janvier 1944

Laissons à présent le Tirpitz à sa convalescence, et repartons avec le convoi suivant, JW56A, qui quitte le Loch Ewe le 12 janvier 1944.

Et une fois de plus, le principal obstacle n'est autre que la météo, ou plus exactement une mer à ce point démontée qu'elle force le JW56A à faire demi-tour et à se réfugier en Islande, d'où il n'émerge, reconstitué, que le 21, ce qui, en pratique, signifie donc qu'il ne précédera que de fort peu le JW56B, lequel, conformément à la volonté de Churchill "d'envoyer un convoi tous les dix jours", appareille quant à lui de ce même Loch Ewe le 22 janvier

Après la destruction du Scharnhorst, l'amirauté britannique n'a cette fois pas jugé utile d'ajouter la protection éloignée d'un cuirassé à ces deux convois, qui devront donc se contenter de leurs escorteurs dédiés, d'une escorte océanique de huit destroyers, et d'une escorte rapprochée composée de trois croiseurs.

Informé du départ du JW56A grâce à un de leurs agents en Islande, la Kriegsmarine a mobilisé le Wolfpack ("meute de loups") Isegrim d'une dizaine de sous-marins dotés de la nouvelle torpille acoustique T5 "Zaunkönig" ("roitelet"), censée se diriger au bruit des hélices d'un navire ennemi.

Repéré en mer le 25 janvier, le JW56A est bientôt attaqué par les U-boot qui, utilisant des torpilles conventionnelles ou acoustiques endommagent le destroyer Obdurate, qui perd une de ses hélices, mais coulent les cargos américain Penelope Barker et Andrew G Curtin, et le le britannique Fort Bellingham.

Gênée autant par la météo que par le manque chronique d'appareils, la Luftwaffe n'intervient pas et le convoi, réduit à 12 cargos, rallie donc Mourmansk sans encombre le 28 janvier.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour, excellent blog, à propos de la torpille Zaunkonig (Roitelet) , il convient de préciser que ce n'était pas l'arme absolue ; son détecteur de son était parfois défaillant et il est même arrivé que la torpille se cale ...sur le bruit des moteurs du sous marin lanceur... et le coule...

Son taux de réussite était à peine meilleur que celui de la précédente torpille G7 Falke (faucon), qu'il avait fallu déverminer à cause d'un capteur de pression mal conçu qui fausssait son maintier à la profondeur d'immersion (la torpille passait sous le navire cible)

De plus les alliés ont assez vite développé des contremesures allant du bricolage génialement improvisé (remorquer une chaloupe contenant un marteau à riveter de chantier naval actionné par un compresseur d'air faisant un barouf d'enfer)à des leurres acoustiques spécialement conçus

Pour être complet , il y avait également des torpilles zigzagantes (FAT et LUT) qui pouvaient être très meurtrières en cas de tir sur un convoi compact...Il est amusant de constater que certains bateaux jouets d'enfant du début des années 60 ont comporté un système similaire(pour faire croire qu'ils étaient équipés de radiocommande (alors hors de prix et dont les fabricants de jouets ne maîtrisaient pas la fabrication)...on appelait çà pompeusement la précommande et c'etait un système mécanique actionnant le gouvernail via une came (interchangeable pour varier les trajectoires)

Unknown a dit...

On peut noter que "wolfpack" est le terme anglais (largement répandu certes) et non le terme allemand "Rudeltaktik" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudeltaktik).