dimanche 4 juillet 2021

6784 - les femmes de réconfort

Jeune Chinoise "de réconfort" interrogée par les Britanniques après la libération de Rangoon
... et lorsque l'opinion publique internationale commencera à réaliser la tournure quasi industrielle prises par les viols à Nankin, les autorités japonaises, plutôt que de punir les auteurs, préféreront... organiser elles-mêmes le recrutement de plusieurs dizaines de milliers de jeunes-femmes, destinées à finir leurs jours dans les bordels militaires.

"Par peur des critiques,le Commandement expéditionnaire japonais en Chine rédigea un ordre instituant les "maisons de confort" en Chine", soulignera l'historien Yoshimi Yoshiaki.

De fait, dans les mois et années qui suivront, de 80 000 à 200 000 jeunes coréennes, philippines, taïwanaises ou chinoises "de réconfort" seront ainsi recrutées par l'armée japonaise, qui parfois leur promettra de l'argent mais qui, le plus souvent, se contentera de les acheter à leurs familles,… ou tout simplement de les kidnapper.

Dans l'esprit de l'État-major nippon, il ne s'agit évidemment pas d'un "geste humanitaire", mais plutôt d'une stratégie mûrement réfléchie et visant non seulement à apaiser les critiques internationales, à récompenser les soldats les plus "méritants",... et à minimiser la propagation des maladies vénériennes au sein de l'armée (1)

(1) après guerre, et pendant des décennies, le gouvernement japonais niera toute responsabilité dans cette affaire, arguant que ces jeunes-femmes, le plus souvent recrutées contre leur gré, l'avaient été par des « entrepreneurs privés », et non par le gouvernement, et que c'était ces entrepreneurs, et non le gouvernement, qui avaient assuré la gestion d'établissements ressemblant bien davantage à un abattoir qu'à un bordel, fut-il militaire…

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