jeudi 17 juin 2021

6767 - chercher une issue

L'Empire du Japon, au lendemain de la Première Guerre mondiale
… même s’il n’y a joué qu’un rôle mineur, pour ne pas dire purement anecdotique, le Japon n’est pas moins sorti une nouvelle fois victorieux d’un conflit qui lui a, une nouvelle fois, permis d’étendre ses frontières et d’élargir sa zone d’influence.

Mais le problème, c’est que les poussières arrachées au défunt Empire allemand ont d’autant moins de valeur économique que le Japon, déjà convaincu de l’inéluctabilité d’une guerre avec les États-Unis, est bien décidé à y stationner des garnisons et à les transformer en inexpugnables - mais fort coûteuses - forteresses.

Pour ne rien arranger, la population de l’archipel nippon continue de croître à une allure effrénée : du début de l’ère Meiji (1867) à 1930, celle-ci va en effet passer de 30 millions à près de 65 millions d’habitants.

Et les agriculteurs japonais ont beau pousser les rendements à l'hectare jusqu'au maximum possible, le pays n'a à présent plus d'autre choix que d’importer des denrées alimentaires, et en particulier du riz, dont les importations vont carrément tripler entre 1910 et 1920 !

Dès le début des années 1920, les militaristes nippon se sont donc mis à chercher une issue à cette dépendance de plus en plus criante.

"Il n'y a que trois manières pour le Japon d'échapper aux conséquences de l'excès de population", écrit l'un d'eux. "L'émigration, la conquête des marchés commerciaux, ou l'expansion territoriale. La première porte - l'émigration - nous est fermée depuis le vote de lois anti-migratoire par de nombreux pays étrangers. La seconde se referme à cause des barrières douanières et l'abrogation des traités commerciaux. Que peut faire le Japon lorsque deux de ces trois portes lui sont désormais fermées?" (1)

(1) cité par Iris Chang, "The Rape of Nanking, the forgotten holocaust of World War II", page 26

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