6388 - le retour de la France qui se bat

Soldats du CEF : une "France qui se bat"... majoritairement coloniale

… enfin, troisième problème - et non le moindre - De Gaulle et les Français refusent désormais de demeurer simples spectateurs dans la libération de la France !

Car si la France libre ne dispose pas, en Angleterre, des moyens terrestres qui lui permettraient de faire autre chose que de la figuration lors du futur Débarquement de Normandie, il en va tout autrement en Italie-même, où plusieurs de ses divisions ont débarqué à l’automne 1943 !

Lors de la Conférence de Casablanca, en janvier de la même année, le général Giraud a en effet obtenu de Roosevelt la création d’un Corps Expéditionnaire Français en Italie (CEF ou CEFI) fort de quatre divisions entièrement équipées et réarmées par les Américains, et composé pour l’essentiel de soldats originaires des colonies et protectorats d’Algérie, du Maroc, du Tunisie ainsi que du Sénégal et de  différents territoires d’Afrique noire

Qu’ils soient issus de "l’Armée d’Afrique" ou alors de la "Coloniale" (1), ces combattants et leurs chefs ne sont cependant pas - et ce point, comme nous le verrons bientôt, a son importance ! - des "gaullistes de la première heure" : longtemps fidèles à Pétain, puis à Giraud, ils ne se sont finalement ralliées au Grand Charles que par défaut, ou plus exactement contraints et forcés par les aléas de la guerre et les événements politiques du moment.

Si l'encadrement, et une partie de la troupe, est composée d'Européens, l'essentiel des effectifs est néanmoins indigène et - il faut bien le dire - trop souvent méprisé et utilisé comme simple chair à canon, dont la perte ne chagrine pas grand-monde et certainement pas les État-majors occidentaux...

(1) "La Coloniale" désigne normalement toutes les unités militaires issues des différentes colonies françaises d’outre-mer, à l’exception de celles d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, qui relèvent quant à elles de l’"Armée d’Afrique"