samedi 23 mai 2020

6387 - "je ne puis accepter, sans consultation préalable avec Staline, la moindre action qui ferait avorter cette opération"

Leese, Churchill et Alexander, en aout 1944 : l'impossible conquête du nord de l'Italie...
... ensuite, poursuivra Roosevelt, "vu qu'un accord a été conclu à Téhéran au sujet d'Anvil, je ne puis accepter, sans consultation préalable avec Staline, la moindre action qui ferait avorter cette opération. 

Si nous ne sommes pas d'accord là-dessus, nous devons directement en parler avec Staline"

Enfin, conclura-t-il, "pour des raisons de pure politique nationale, je ne survivrais pas au moindre revers dans Overlord s'il devait être porté à l'attention du public que des forces relativement conséquentes ont été détournées vers les Balkans"

Pour le Président américain, alors en campagne électorale (1), et confronté à une opinion publique fatiguée par près de trois années de guerre, il ne sera donc jamais question, quelle que soit la légitimité des arguments avancés par son homologue britannique, de retrancher ne serait-ce qu'un seul régiment ou un seul navire non seulement à Overlord,... mais aussi à Anvil qui, contrairement au Front italien, en est le complément direct.

Cette rebuffade, pourtant, n’empêchera pas Churchill de continuer à y croire quasiment jusqu’au bout !

Si les Américains refusent d'engager leur 5ème Armée dans le "Ljubljana Gap", alors la Grande-Bretagne, désormais largement majoritaire en Italie, s'en chargera à elle seule avec sa 8ème (!)… à condition bien sûr que celle-ci soit en mesure de dénicher les moyens logistiques permettant pareille aventure et, surtout, de conquérir, d'ici la fin de l'année 1944, le reste de l'Italie du Nord afin d'être ensuite en mesure de lancer une attaque en Slovénie dès les premiers jours de 1945 !

Deux condition qui, malheureusement pour le Vieux Lion, ne seront jamais remplies

Mais ceci est une autre Histoire…

(1) le 7 novembre 1944, Roosevelt sera réélu pour un quatrième mandat consécutif

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