Il faut dire qu’avec l’Armée rouge occupée à encercler Berlin, et les armées occidentales largement enfoncées en Allemagne, Clark dispose à présent d’un sérieux atout dans sa poche : les centaines de bombardiers lourds qui sont actuellement au chômage puisque n’ayant quasiment plus rien à bombarder !
Revenus aux affaires dans l’après-midi du 9 avril, ceux-ci larguent donc des milliers de tonnes d’explosifs sur les positions allemandes de la Senio, sur lesquelles l’artillerie britannique déverse ensuite, durant plusieurs heures, des dizaines de milliers d’obus !
Et rien, et pas même cette "Volonté" si chère à Hitler, ne peut résister à pareil déluge : au matin du 12, la 2ème D.I. néozélandaise du décidément indestructible Bernard Freyberg (1), a franchi la Senio, mais aussi la Santerno tandis que la 78ème D.I. se prépare à lancer l’assaut sur Argenta.
Mais bien que privés de tout espoir de recevoir des renforts, et alors que, tapis dans l'ombre, des hommes comme Dulles et Wolff sont occupés à régler les détails de leur reddition (!), les soldats allemands ne sont pas encore prêts à rendre les armes, et leur tâche est pour l’heure facilitée par le fait que les milliers de bombardiers qui ont fait merveille le 9 ont tous été envoyés à l’ouest, pour y soutenir l’offensive que la 5ème Armée américaine se prépare maintenant à lancer vers Bologne…
(1) en septembre 1944, Freyberg avait, une fois de plus, échappé à la mort dans un grave accident dont les séquelles l’avaient tenu éloigné du Front durant plusieurs semaines.
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